mercredi 27 février 2013
Alt-J à la Cigale (25/2/13)
Le groupe le plus cool du moment, Alt-J, est venu à Paris récolter les lauriers de sa gloire naissante en enchainant 2 dates, à guichets fermés depuis longtemps, au Trianon (et diffusé en direct sur le web) puis le lendemain à la Cigale.
Leur prestation au festival des Inrocks nous avait enthousiasmé et leur premier album avait réussi à trouver sa place dans notre TOP 10 2012. On attendait donc beaucoup de ce show parisien. Devant un public chauffé à blanc, plutôt jeune et enthousiaste, les 4 de Leeds ont fidèlement rendu sur scène les compostions alambiquées et intrigantes de leur disque.
Même si on aura plutôt passé un bon moment, il faut avouer que l'on aura pas vibré. Il manquait un peu de folie. Le rendu fut un peu trop propre, trop lisse... Il faut dire que les garçons passent après les perles récentes vues en live en 2013 : l'émotion de Villagers, l'uppercut de Fidlar ou de JC Satan, l'insoucience d'Aline, la sincérité poignante d'Alexandre Varlet ou l'onirisme d'Overhead...
La barre est déjà assez haute en ce début d'année 2013 pour que l'on en devienne très exigeant... On s'habitue vite aux bonnes choses...
samedi 23 février 2013
Villagers à la Maroquinerie (22/2/13)
Après la pop claire et limpide d'Aline la veille, changement de décor et d'ambiance avec l'univers fantasmagorique et labyrinthique des Irlandais de Villagers à la Maroquinerie.
Après un premier album remarqué et remarquable (Becoming a Jackal fut sélectionné pour le Mercury Prize en 2010), entièrement écrit et joué par Conor J O'Brien, le tout récent "Awayland" voit le démiurge derrière le projet laisser un peu plus de place à ses comparses (et notamment au co-producteur des deux albums Tommy Mclaughlin aux guitares et backing vocals) pour un disque de pop folk passionnant, aux mélodies alambiquées et aux changements d'humeur jubilatoires.
Sur la scène de la Maroquinerie on est de suite interpellé par l'intensité dégagée par O'Brien. Il vit totalement sa musique et tel un chaman possédé il nous embarque rapidement dans son monde baroque, complexe et rempli de couleurs vives et chaleureuses. Malgré la mélancolie de l'ensemble, la lumière jaillit à de nombreuses reprises pour nous émerveiller et nous transporter ailleurs...
La beauté et l'épure de chansons comme "My lighthouse" ou "That day" font mouche. Les ruptures de rythme et d'ambiance de "Earthly Pleasures" ou "The Waves" remuent l'assistance en conséquence... Une soirée pleine de rebondissements où l'on ne se sera pas ennuyé une seconde... On pense à Arcade Fire pour la présence, l'authenticité et le don de soi, l'extravagance en moins...
Une belle découverte sur scène. Conor a un talent rare c'est indéniable et on apprécie d'autant plus d'avoir pu le voir dans une salle aussi intimiste que la Maroquinerie, car pour sûr, les prochains passages des Villagers devraient se faire devant des audiences bien plus conséquentes...
A lire également dans le même esprit Band of Horses à la Cigale, Foals à l'Elysée ou encore Wilco au Grand Rex
La set-list de Villagers à la Maroquinerie (22/2/13)
1- Grateful Song 2- Home 3- Passing a Message 4- Ritual 5- Tigers 6- The Bell 7- Memoir 8- The Pact 9- Earthly Pleasure 10- Judgment Call 11- Nothing arrived 12- Rhythm Composer 13- Becoming a Jackal 14- The Waves 15- Ship of Promises 16- That Day 17- In a new found Land 18- My Lighthouse 19- On a Sunlit Stage
(Merci à Sig pour la Setlist)
Après un premier album remarqué et remarquable (Becoming a Jackal fut sélectionné pour le Mercury Prize en 2010), entièrement écrit et joué par Conor J O'Brien, le tout récent "Awayland" voit le démiurge derrière le projet laisser un peu plus de place à ses comparses (et notamment au co-producteur des deux albums Tommy Mclaughlin aux guitares et backing vocals) pour un disque de pop folk passionnant, aux mélodies alambiquées et aux changements d'humeur jubilatoires.
Sur la scène de la Maroquinerie on est de suite interpellé par l'intensité dégagée par O'Brien. Il vit totalement sa musique et tel un chaman possédé il nous embarque rapidement dans son monde baroque, complexe et rempli de couleurs vives et chaleureuses. Malgré la mélancolie de l'ensemble, la lumière jaillit à de nombreuses reprises pour nous émerveiller et nous transporter ailleurs...
La beauté et l'épure de chansons comme "My lighthouse" ou "That day" font mouche. Les ruptures de rythme et d'ambiance de "Earthly Pleasures" ou "The Waves" remuent l'assistance en conséquence... Une soirée pleine de rebondissements où l'on ne se sera pas ennuyé une seconde... On pense à Arcade Fire pour la présence, l'authenticité et le don de soi, l'extravagance en moins...
Une belle découverte sur scène. Conor a un talent rare c'est indéniable et on apprécie d'autant plus d'avoir pu le voir dans une salle aussi intimiste que la Maroquinerie, car pour sûr, les prochains passages des Villagers devraient se faire devant des audiences bien plus conséquentes...
A lire également dans le même esprit Band of Horses à la Cigale, Foals à l'Elysée ou encore Wilco au Grand Rex
La set-list de Villagers à la Maroquinerie (22/2/13)
1- Grateful Song 2- Home 3- Passing a Message 4- Ritual 5- Tigers 6- The Bell 7- Memoir 8- The Pact 9- Earthly Pleasure 10- Judgment Call 11- Nothing arrived 12- Rhythm Composer 13- Becoming a Jackal 14- The Waves 15- Ship of Promises 16- That Day 17- In a new found Land 18- My Lighthouse 19- On a Sunlit Stage
(Merci à Sig pour la Setlist)
jeudi 21 février 2013
Aline au Café de la Danse (21/2/13)
Après Lescop samedi, on continue notre revue de la nouvelle scène pop française avec les 4 francs tireurs d'Aline (5 sur scène). Les premières écoutes de leur "debut album" nous avait pas mal bluffé et on était donc impatient de les voir sur scène, voeu exaucé avec ce concert parisien dans un Café de la Danse sold -out depuis un mois...
Le son policé et raffiné de "Regarde le Ciel", produit par l'ex-Valentin Jean-Louis Piérot, laisse place en live à des sonorités plus rêches et à une ambiance plus électrique et c'est tant mieux! Ca démarre avec l'instrumental "Les copains", petit tour de chauffe bien balancé. La section rythmique est ultra efficace et le groupe semble bien rodé.
Au fur et à mesure, on sent que le combo commence à se détendre et à prendre ses aises. Avec "Deux hirondelles" et bien sur le tube imparable "je bois et puis je danse" le concert prend vraiment son envol. Le public se met au diapason et le show n'aura de cesse de monter en intensité jusqu'au triptyque final éblouissant "Elle et moi", "Regarde le Ciel" et "Teen Whistle". 3 chansons d'une rare classe qui feront définitivement chavirer le navire...
Le rappel permettra d'entendre une surprenante reprise de Jean-Louis Murat ("Tout est dit") et un "Elle m'oubliera" euphorisant malgré un texte que l'on sent très personnel... Et dans la liesse ambiante, les boys (don't cry) ne pourront s'empêcher de rejouer "Je bois et puis je danse"...
Les lumières se rallument et on peut voir de larges sourires sur les visages des spectateurs. C'est assez rare à Paris pour être souligné...
Une très belle soirée. Pop classieuse sous influence The Smiths / The Cure, chantée en français et qui sonne de manière si évidente... Non vraiment, Aline a tout pour réussir...
A lire également dans la section new pop française : la déception Lescop et les promesses Cracbooms ou Lozninger...
mercredi 20 février 2013
Fidlar au Point Ephémère (19/2/13)
Leur premier album à peine sorti (il y a 15 jours) et voilà que les californiens de Fidlar débarquent au Point Ephémère auréolés de critiques plutot enthousiastes (album du mois dans Rock & Folk). 4 slackers de L.A. qui jouent vite et fort... On était impatient de les découvrir...
On a d'abord été emballé par Childhood en première partie. Et comme leur nom l'indique les garçons ont vraiment l'air d'avoir 16 ans. Avec un son de guitares rempli de Flanger et d'échos, une basse groovy se plaçant merveilleusement sur le kickdrum et des pop rock songs empruntant aussi bien à l'americana, à la power pop, au shoegaze qu'à la surf pop, on aura passé un sacré bon moment. Un groupe à suivre.
Dès les premières notes du concert de Fidlar on aura été happé par le mouvement de foule et projeté au milieu de la fosse dans un pogo bon enfant énergique et euphorisant... On perd très vite le fil des morceaux pour se laisser absorber par l'énergie juvénile dégagée par le groupe et amplifiée par des spectateurs venus se dépenser et exulter au milieu d'une belle pagaille...
Ca faisait un paquet d'années que je n'avais pas pogoté de la sorte... Une vraie cure de jouvence et un plaisir fou à se lâcher comme ça... Dans un style à la Nofx ou à la Ween des débuts : une power pop à l'énergie punk, Fidlar n'a pas inventé la poudre mais réussit à fédérer et à mettre une sacrée ambiance... Juste pour ça ce groupe fut indispensable hier soir...
Quelques bonnes chansons aux mélodies accrocheuses et au flow dévastateur, une volonté de se donner à fond et sans trop réfléchir, une fraicheur inattendue, ca aura suffit pour passer une excellente soirée dont on ressort littéralement trempé mais heureux de s'être dépensé et d'avoir pour un temps totalement déconnecté de nos problèmes quotidiens... Précieux en ces temps de crise...
A lire également, le dernier pogo en date : JC Satan ou encore Les Melvins à l'Elysée...
dimanche 17 février 2013
Lescop à la Gaîté Lyrique (16/2/13)
Concert à guichet fermés pour Lescop à la Gaité Lyrique. Après l'énorme buzz médiatique autour de la sortie de son premier album en octobre dernier, Lescop était très attendu pour ce concert parisien...
La soirée a commencé par la prestation d'Adrien Viot, plus connu sous le nom d'AV... Sans batteur, le groupe du jeune homme nous livre une cold wave en français de bon aloi. AV reprend l'histoire exactement là où l'avait laissée les groupes français des années 80. C'est parfois assez convaincant, mais on s'interroge sur l'intérêt de reproduire ce que d'autres ont déjà fait en leur temps...
Arrive ensuite Mathieu Lescop. On avait beaucoup aimé son premier EP (surtout la face A) et on avoue avoir été déçu par un album assez inégal. Présenté par beaucoup de média comme la figure de proue de la nouvelle scène pop française, la sortie de son LP aura été précédée d'une intensive et efficace campagne de com (merci Universal qui distribue le garçon). Pourtant, Lescop a autant de détracteurs féroces que d'admirateurs béats...
L'ancien chanteur rock divise avec sa cold wave made in France... Et on attendait de pouvoir le jauger sur scène... Au final, la prestation fut plutôt bonne. Le groupe est carré, le guitariste fait le show et le tout sonne plutôt bien... Mais il manque quelque chose... Une certaine intensité, une émotion profonde et singulière que l'on recherche et qui ne vient pas...
La cold wave a drainé un tel héritage en 30 années (la référence ultime Joy Division...) qu'on attend beaucoup des groupes qui s'essaient à ce style de musique... Jusqu'à voir le chanteur se taillader les veines sur scène dans une pulsion de vie soudaine et inattendue...
Hier soir il manquait à Lescop ce petit supplément d'âme pour se hisser à la hauteur de ses glorieux ainés... Les textes sont un peu faibles, pas assez consistants pour créer cette étincelle cold wave et il peine à incarner sa musique... La reprise du "Pendant que les chants brulent" de Niagara en aura été le parfait exemple. Titre vocalement difficile à interpréter mais Muriel Moreno y apportait toute la morgue et la classe que la chanson appelait, Lescop quant à lui délivrera une version fade...
On ne ressort pas convaincu par Lescop, le manque d'intensité et de profondeur nous aura empêché de vibrer même si sur quelques rares titres il se sera presque passé quelque chose (le hit "La forêt" ou le subtile "Le Vent"...)
La soirée a commencé par la prestation d'Adrien Viot, plus connu sous le nom d'AV... Sans batteur, le groupe du jeune homme nous livre une cold wave en français de bon aloi. AV reprend l'histoire exactement là où l'avait laissée les groupes français des années 80. C'est parfois assez convaincant, mais on s'interroge sur l'intérêt de reproduire ce que d'autres ont déjà fait en leur temps...
Arrive ensuite Mathieu Lescop. On avait beaucoup aimé son premier EP (surtout la face A) et on avoue avoir été déçu par un album assez inégal. Présenté par beaucoup de média comme la figure de proue de la nouvelle scène pop française, la sortie de son LP aura été précédée d'une intensive et efficace campagne de com (merci Universal qui distribue le garçon). Pourtant, Lescop a autant de détracteurs féroces que d'admirateurs béats...
L'ancien chanteur rock divise avec sa cold wave made in France... Et on attendait de pouvoir le jauger sur scène... Au final, la prestation fut plutôt bonne. Le groupe est carré, le guitariste fait le show et le tout sonne plutôt bien... Mais il manque quelque chose... Une certaine intensité, une émotion profonde et singulière que l'on recherche et qui ne vient pas...
La cold wave a drainé un tel héritage en 30 années (la référence ultime Joy Division...) qu'on attend beaucoup des groupes qui s'essaient à ce style de musique... Jusqu'à voir le chanteur se taillader les veines sur scène dans une pulsion de vie soudaine et inattendue...
Hier soir il manquait à Lescop ce petit supplément d'âme pour se hisser à la hauteur de ses glorieux ainés... Les textes sont un peu faibles, pas assez consistants pour créer cette étincelle cold wave et il peine à incarner sa musique... La reprise du "Pendant que les chants brulent" de Niagara en aura été le parfait exemple. Titre vocalement difficile à interpréter mais Muriel Moreno y apportait toute la morgue et la classe que la chanson appelait, Lescop quant à lui délivrera une version fade...
On ne ressort pas convaincu par Lescop, le manque d'intensité et de profondeur nous aura empêché de vibrer même si sur quelques rares titres il se sera presque passé quelque chose (le hit "La forêt" ou le subtile "Le Vent"...)
vendredi 1 février 2013
Overhead au Nouveau Casino (31/1/13)
Bien que le récent disque du groupe ait été enregistré par sa tête pensante, Nicolas Leroux, seul aux commandes et à tous les instruments, c'est bien avec Benoit Guivarch à la guitare ou à la basse, Antoine, alias Archi, alias Arch Woodmann (dont on attend avec impatience le nouvel album) à la batterie et donc Nicolas Leroux au chant et à la guitare ou la basse, que "Death by Monkeys" prend son envol... En Live et sous nos yeux ébahis.
Après un début un peu timide et un son encore mal réglé (problème de kick et voix et guitares trop en retrait) la prestation du groupe prit soudain une nouvelle dimension dès les premières notes de "In a hundred years", brulot intemporel du brillant second LP "No Time between". Dès lors, le groupe se lâche et l'alchimie entre les 3 musiciens prend réellement corps...
On aura adoré ce "Dead Man Walking" version Cure old-school (ah ce son de gratte si irrésistible) et beaucoup apprécié le picorage dans l'ensemble de la carrière de Nicolas Leroux... Les deux titres enchainés issus du projet solo du Monsieur (The Fugitive Kind : rock rêveur sombre et élégant) auront apporté une atmosphère aérienne au show... Et que dire de cette phénoménale version de Winter Blast pour clore la première partie du set, avec ses 3 voix entremélées aux confins d'un psychédélisme lyrique de haute volée.
Au moment du premier rappel, la salle s'était déjà embrasée depuis un moment, quand surgissent les premières notes de "Innerself", belle surprise du set-list issue du premier album "Silent Witness". Une touche jazzy et épique avant d'attaquer le sauvage "Hit it in the wild" echainé avec un "Out of Sleep" commencé par Nicolas seul en scène avant le retour de ses acolytes pour un déferlement noisy jouissif...
Overhead ne pouvait décemment conclure cette belle soirée sans l'incontournable morceau de bravoure qu'est "Talk Real"... Au final, une belle énergie, un groupe soudé et offensif, et cette voix unique... Une excellente prestation en somme pour un combo que l'on espère voir triompher sur les scènes des festivals cet été...
A lire également, Overhead à la Clef St Germain et au Divan du Monde, Best Song Ever : Talk Real, le Top 10 Albums 2012 ou encore certaines productions récentes de Nicolas Leroux : Alexandre Varlet ou Moslyve.
On aura adoré ce "Dead Man Walking" version Cure old-school (ah ce son de gratte si irrésistible) et beaucoup apprécié le picorage dans l'ensemble de la carrière de Nicolas Leroux... Les deux titres enchainés issus du projet solo du Monsieur (The Fugitive Kind : rock rêveur sombre et élégant) auront apporté une atmosphère aérienne au show... Et que dire de cette phénoménale version de Winter Blast pour clore la première partie du set, avec ses 3 voix entremélées aux confins d'un psychédélisme lyrique de haute volée.
Au moment du premier rappel, la salle s'était déjà embrasée depuis un moment, quand surgissent les premières notes de "Innerself", belle surprise du set-list issue du premier album "Silent Witness". Une touche jazzy et épique avant d'attaquer le sauvage "Hit it in the wild" echainé avec un "Out of Sleep" commencé par Nicolas seul en scène avant le retour de ses acolytes pour un déferlement noisy jouissif...
Overhead ne pouvait décemment conclure cette belle soirée sans l'incontournable morceau de bravoure qu'est "Talk Real"... Au final, une belle énergie, un groupe soudé et offensif, et cette voix unique... Une excellente prestation en somme pour un combo que l'on espère voir triompher sur les scènes des festivals cet été...
A lire également, Overhead à la Clef St Germain et au Divan du Monde, Best Song Ever : Talk Real, le Top 10 Albums 2012 ou encore certaines productions récentes de Nicolas Leroux : Alexandre Varlet ou Moslyve.
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