Les Smashing Pumpkins ont fait leur retour il y a presque un an lors d'un concert de réformation qui s'est tenu le 22 mai 2007 au Grand Rex de Paris. On s'attendait au Double Door ou au Metro de Chicago pour un tel come-back, un retour aux sources pour mieux redémarrer et pour reprendre son envol... Et bien le public parisien a eu l'immense privilège d'avoir l'exclusivité de ce moment rare, après 7 ans d'absence les SP sont de retour et se reforment à Paris pour un concert évènement que tout fan attend transi, plein d'espoir, d'enthousiasme et d'appréhension de retrouver leurs amours de jeunesse, de mesurer les sensations, ressenties avec tant d'intensité à l'époque, à l'épreuve du temps...
Ce groupe de Chicago eût un succès énorme au milieu des années 90 et symbolisèrent en leur temps l'explosion rock US Indé lancée par Nirvana et Seattle consorts... L'album 'mellon collie and the infinite sadness' reste un album gargantuesque phare des 90's, un véritable double concept album comme on en avait plus trouvé d'aussi riches et variés depuis les 70's... En cette année bénite de 1995 Billy Corgan était même intronisé avec Noel Gallagher, meilleur songwritter de la décennie... Déboussolés par le succès mondial de l'album et par un incident grave survenu pendant la tournée Mellon Collie (overdose du clavieriste et éviction du batteur Jimmy Chamberlain avec qui ce dernier se défonçait...) Corgan s'était réinventé complètement sur Adore (98) faisant évoluer une pop synthétique dark et en apesenteur entremelée de breaks éléctro et d'ambiance post new wave dans l'univers des Pumpkins, laissant la part belle aux mélodies... Déçus par le faible succès de cet album ambitieux il était revenu à un rock plus heavy, tout en gardant son sens mélodique initial, pour une épopée divino-terrienne remettant en selle le concept album avec Machina en 2000... Puis est survenue l'annonce de la tournée d'adieu avec ce dernier concert là ou tout a commencé dans la salle Metro de Chicago, haut lieu local du rock indé version théatre (une cigale en plus grand et plus allongé)...
Les Pumpkins sont donc de retour en 2007 alors que plus personne ne les attendait... James Iha et d'Arcy n'ont pas souhaité revenir mais restent les deux éléments fondamentaux du groupe: Billy Corgan et Jimmy Chamberlain... Que vaut le nouvel album 'Zeitgeist'? Grande Question!... Si il est irrémédiablement en deça des précédents (loin de Mellon Collie, Adore et Siamese dream) il ne reste pas moins composé de quelques perles... A elle seule 'United States' vaut le détour, un grand moment de Heavy rock épique et combattant... On citera en bonne surprise les deux chansons introductrices 'Doomsday Clock' et '7 shades of Black'. Au final l'album est très compact et la production est avant tout massive et collossale, c'est de gros son que l'on parle ici... C'est un parti pris, une décision qui mérite le respect... Pourquoi ne pas revenir avec un truc dur, in your face, plutot qu'avec un brelan de ballades essayant de ressusciter les fantômes 1979, Tonite, Mayonaise du passé? Le choix est clair et on en oublierait presque que les pumpkins ont arrété de nous conter le monde avant le 11 septembre 2001... Leur retour dur et lourd vient nous rappeler qu'ils débarquent dans ce monde post- 11 septembre... Mais que les ultras se rassurent, le dernier EP 'American Gothic' uniquement composé à la guitare acoustique vient nous rappeler que les SP n'ont pas perdu leur sens mélodique. Zeitgeist serait donc un album transition qui ne pourra être correctement évalué qu'à la lumière de sa descendance... Wait and see...
Sinon côté retour scénique le concert du Grand Rex fut une immense bouffée d'air frais en provenance des 90's... Un show épique de 3 heures, qui fut entamé par un puissant, dévastateur et tellement lours de sens United States... Ensuite une heure de concert plutot tendue, où l'on sentait le groupe en rodage (première apparition avec les deux nouveaux), jouant principalement les nouvelles songs inconnues pour la plupart, l'album devant sortir plus tard le 7/7/7... Puis deux heures enchanterresses, avec un set acoustique avec Billy Seul aux comamndes pour notamment un '33' très émouvant puis un échainement de classics: Cherub Rock, 1979, Tonite... Deux rappels avec mes deux chansons préférées de Adore: Shame et Annie Dog, pour finir avec un Muzzle d'anthologie, chanson brillante et intemporelle qui est l'essence même du groupe et de cette magie tant présente sur Mellon Collie...
Non vraiment un plaisir immense de se retrouver pour vivre LE concert de reformation, une marathon, une ambiance de feu et une joie partagée intense et salvatrice... La musique c'est sur scène que ça se passe, c'est là que les émotions prennent tout leur sens et ne prennent pas une ride...
MRM Crew