lundi 11 novembre 2013

Arthur Beatrice, Suuns, Sohn, Sivu, Findlay et Casual Sex au Festival des Inrocks 2013 Cigale / Boule Noire


Cette année encore on aura donc choisi le Festival des Inrocks plutôt que le très hype Pitchfork. Surprenant pour des anciens lecteurs passionnés des Inrocks qui ont définitivement arrêté d'acheter le magazine après son rachat par le patron de la banque d'affaires Lazard (et le drastique changement éditorial qui s'en suivi…No comment…) il y a déjà plusieurs années (2009).

Malgré le peu d'intérêts des pages musicales du canard depuis sa reprise, on a quand même pu constater que le Festival gardait une certaine pertinence en terme de découvertes (2010 avec Warpaint, 2011 avec la Femme, 2012 avec Alt-J). Et le choix judicieux des intimistes Cigale et Boule Noire (quelle bonne idée ce pass 3 jours…) plutôt que le Hall de gare de la Villette, aura fait pencher la balance…

Les révélations Sivu et Sohn

Ca commence vendredi soir pour 3 jours de concerts. Belle entrée en matière à la Boule Noire avec le londonien Sivu (en photo) qui délivre une pop élégante et raffinée qui fait son effet. Aidé par 2 déesses se chargeant des violoncelles, violons, basse et choeurs, le jeune anglais nous berce et nous envoute…. Première belle découverte du weekend, un nom à suivre…. On enchaine avec These New Puritans à la Cigale. On les avait laissés en plein effort post-punk au détour d'un concert à la Maroquinerie et d'un Rock en Seine 2008 et on les retrouve totalement transformés, sans aucune guitare mais avec toute une orchestration derrière eux. On entre dans une sorte de Cathédrale Gothique électrisée… Dépaysant… Arrivent ensuite sur scène les tant attendus Suuns, surprenante tête d'affiche de la soirée. Forcément avec leurs chansons sombres, explorant une esthétique apocalyptique, tendue par le post-rock et l'électro dark, la Cigale est loin de faire le plein (l'étage est même fermé). Pas facile pour l'ingé son de rendre tout le spectre basse, médium des compos du groupe mais après un départ difficile il se sera plutôt bien acquitté de cette tâche. Les montréalais enrobent la soirée d'un sombre et intense halo. En guise de final "Music won't save you" nous assène leur leader… C'est tellement bluffant que l'on serait tenté de les croire… Saisissant!

Le samedi est quant à lui sold-out. On débute comme la veille par une belle baffe d'entrée avec Sohn. Une voix envoutante et pleine de grâce sur une electro puisant à la fois dans la minimale berlinoise que le dubstep londonien (période Burial). Le son du futur? On veut bien le croire… On enchaîne avec soit disant l'événement de la soirée : London Grammar. Les 3 anglais sont sortis de nulle part et ont été portés au pinacle par la critique. Du coup la Cigale est pleine à craquer pour l'occasion… La voix de la chanteuse est certes très belle mais à part ça on avoue ne pas comprendre l'engouement autour du groupe… Au passage on notera que Chris Isaak semble être le pygmalion de la nouvelle génération, après Denai Moore la veille, London Grammar reprend "Wicked Games" et la massacre (mais pas pire que Wu-Lyf…). Jacco Gardner ensuite nous aura aussi beaucoup ennuyé…

Le sommet : Arthur Beatrice

Et voilà qu'en fin de soirée surgit le meilleur concert du Festival Inrocks 2013 avec la prestation géniale de Arthur Beatrice. Il faut dire qu'un groupe qui cite comme influence The Smiths mais surtout nos préférés Prefab Sprout ça ne pouvait que nous intéresser… Cela fait plus d'un an que ce nom revient sans cesse et que les premières vidéos sur youtube nous ont interpellé. Peaufinant depuis leur premier album, Arthur Beatrice sort enfin de sa cachette pour démontrer l'étendue de son immense talent. La voix de la chanteuse est tout simplement renversante d'intensité. Elle nous donne des frissons… Le mélange voix féminine/masculine marche à merveille et on décèle aisément l'influence de l'orfèvre pop Paddy McAloon dans la musique d'Arthur Beatrice… Un concert formidable, un futur grand…

Pas encore remis des émotions de la veille, on arrive à la Cigale pour le début du set de Christine and the Queens auquel on aura pas du tout accroché… Sans musicien sur scène mais avec quelques danseurs pour des chorégraphies un peu surréalistes, on a l'impression d'assister à une sorte de Karaoké géant et gênant.. On n'a pas compris…? On repart vite à la Boule Noire pour Findlay. Belle surprise avec une jeune femme aux allures de Amy Winehouse dans la voix et l'attitude qui emmène un combo rock à l'ancienne tendance bluegrass, rockab. Energisant et entrainant. On change de décor avec Aluna George et son R&B electro à la mode mais plutôt intéressant. On dance, on s'amuse et on repart dans l'ambiance rock de la Boule Noire qui accueille les Ecossais de Casual Sex. C'est du post-punk dansant et percutant, une sorte de Franz Ferdinand sombre et décadent. Belle découverte là aussi… On refait le grand écart à la Cigale pour voir Laura Mvula. C'est beau : stellaire et lumineux. Après un bref chat avec le guitariste de Casual Sex sur le stand Merch, on finit ces 3 jours passionnants avec les frères de  Drenge. Leur duo guitare/batterie est plus efficace lorqu'ils ralentissent le tempo, là on croit voir un combo stoner (on aurait juré avoir entendu un riff de Kyuss au milieu d'un morceau). Parfait pour se terminer…

A lire également les Inrocks 2010 avec Warpaint, 2011 avec Wu-Lyf, 2012 avec Alt-J, Palma Violets...

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