mardi 25 février 2014
Black Rebel Motorcycle Club au Trianon (24/2/14)
Un an après la sortie de leur 6ième opus, les Black Rebel Mortocycle Club sont toujours en tournée et repassent par Paris et le Trianon pour "boucler la boucle" et enregistrer un concert qui fera peut-être partie de leur discographie un jour... Comme l'annonce Rober Levon Been, cette soirée sera un peu spéciale puisque le combo va d'abord jouer "Specter at the Feast" dans son intégralité et dans l'ordre.
Ca commence très fort avec le magistral et envoûtant "Fire Walker", le sommet du disque sans conteste... Et ca prend un peu l'eau dès la reprise du groupe du défunt père de Rob avec "Let the Day Begin"... Forcément, le dernier LP de BRMC n'étant pas son meilleur, la première partie du spectacle oscillera entre moments anodins (Returning) ratés (Rival) et éclairs jouissifs (Some kind of Ghost, Lullaby, Lose yourself).
Après cet exercice de style imposé, les motards de l'équipée sauvage peuvent enfin débuter leur programme libre et lâcher prise... Dans la pure tradition BRMC, on passera d'instants brutaux, crades et frontaux (Beat the devil Tatoo, Berlin, Conscience Killer) à des purs moments de beauté : folk et dépouillé (Ain't no Easy Way) ou aérien et psyché (Rilfes, White Palms)... Du grand et traditionnel Black Rebel...
Le rappel se fera en acoustique complet. Armés de guitares folk et d'un simple micro placé entre en deux, Peter et Robert nous offrent un Encore intimiste et plein de panache (Shuffle your Feet et le très rare "Mercy" issu des Sessions Howl).
Au final on aura, comme d'habitude passé une super soirée avec nos motards préférés bien que le début plan-plan nous aura fait craindre l'endormissement. 2h10 de concert avec une seconde partie en forme de concentré du meilleur BRMC... Sombres et lumineux, ils nous restent indispensables...
A lire également BRMC au Bataclan, à l'Elysée Montmartre, à Rock en Seine, en Best Song Ever et dans nos best of 2010 Albums et Live... Et dans la même famille les Warlocks, le BJM ou les Dandy Warhols
mercredi 19 février 2014
St Vincent à la Cigale (18/2/14)
Le même soir se produisaient donc à Paris St Vincent à la Cigale et Michel Cloup Duo à la Gaîté Lyrique. Deux univers totalement différents mais auxquels on adhère pleinement. On a malheureusement pas le don d'ubiquité donc exit Michel Cloup, dont le dernier disque 'Minuit dans tes bras" a quelque chose de tellement abrasif et profondément humain que l'on ne peut qu’être triste de l'avoir loupé à la Gaité...
Mais bon, on a tellement écouté et apprécié St Vincent ces dernières années que son passage à Paris, une semaine avant la sortie d'un album éponyme, son quatrième, était presque immanquable. Première surprise, la Cigale est en configuration sièges dans la fosse... Certainement lié au taux de remplissage, plutôt décevant de la salle.
Après sa collaboration avec David Byrne, Annie Clark semble vouloir s'immerger encore plus profondément dans ses envies d’expérimentation tous azimuts. Ses 3 précédents disques avaient déjà cette ligne directrice, et à chaque fois, St Vincent semblait réussir à creuser ce sillon tout en restant profondément pop dans le rendu général et c'était tout l’intérêt de son répertoire.
Avec ce 4ième effort, St Vincent va plus loin en se créant une nouveau personnage (chevelure hirsute rose), mutant et presque roboratif. Les surprenantes chorégraphies à la façon de poupées en action qu'elle orchestra de ci de là avec sa pianiste/guitariste furent éloquentes en la matière (et très réussies visuellement). La musique lorgne définitivement du coté d'une électronique aux rythmes presque hip-hop old school, voire dance, agrémentée de sons de synthés analogiques déroutants et de quelques séquences de guitare presque prog...
Le tout sonne vraiment original, c'est indéniable, mais beaucoup moins accessible que par le passé. C'est beaucoup plus froid et distant mais ca reste cohérent avec la mise en scène du nouveau personnage St Vincent...
Au final, on regrettera la chaleur et l’énergie vitale des précédents concerts au Café de la Danse ou à l'Alhambra et on reste donc un peu sur notre faim. On a tellement vibré par le passé avec St Vincent que cette soirée, artistiquement réussie, déçoit un peu au niveau de l'émotion... Reste à voir si cette inflexion dans la trajectoire de St Vincent se vérifiera sur ce nouveau disque qui sort la semaine prochaine...
A lire également St Vincent au Café de la Danse ou à l'Alhambra et dans nos Top 2011 Albums et Concerts. Et David Byrne au théatre antique de Fourvière...
mardi 18 février 2014
Real Estate au Point Ephémère (17/2/14)
Décidément, Paris a la côte dans le petit monde du rock indé, après Warpaint qui lança sa tournée dans la capitale, c'est au tour de Real Estate de faire de même. Et c'est même avec deux semaines d'avance que les poppeux américains aux têtes de Geeks viennent dévoiler leur 3ième LP dans un Point Ephémère sold-out en un rien de temps...
Et juste avant la découverte en live du successeur du superbe "Days" de 2011, on a la surprise de retrouver en première partie les fers de lance du revival shoegaze à Paris : les quatuor Venera 4. On les avait découvert à l'Espace B en juillet dernier et on avait été conquis. Depuis, le groupe a sorti un 45T et un maxi via les très recommandables Requiem pour un Twister et ont vu leur côte de popularité grimper en flèche, au point d'être soutenu par un tourneur emblématique de la scène indé (Super). Et c'est entièrement mérité...
Par contre, retrouver leur shoegaze mélancolique et embrumé en ouverture d'un groupe au son clair et cristallin a quelque chose d'incongru (encore une lubie de tourneur...). Au final, on aura moins rêvé qu'à l'Espace B, faute certainement à un son un peu trop massif et des fréquences basse trop présentes qui plombèrent un peu l'ambiance plutôt que de l'élever... Ceci étant dit, Venera 4 garde un vrai potentiel (comme l'a rappelé le sublime album acoustique offert à Noel) et on attend avec impatience leur debut LP...
Viennent ensuite les indie pop lovers de Real Estate. Leur second album, Days, nous avait émerveillé avec des mélodies tout en arpèges rappelant le meilleur de The Smiths, et un son rond et chaleureux nous rapprochant des étoiles. En live c'est forcément un peu plus rugueux, mais les envolées reverberées sont toujours là pour nous propulser dans le monde des rêves.
Même si le groupe n'est pas toujours en place (quoi de plus normal pour un premier concert avec de nouveaux titres) les nombreuses nouvelles chansons jouées sonnent admirablement bien et dans la pure continuité de Days. Une super soirée de Dream Pop, osons le terme!
A lire également Venera 4 à l'Espace B et dans notre Top 5 EP 2013 ou encore The Smiths en Best Song Ever...
lundi 17 février 2014
Anna Calvi au Trianon (15/2/14)
Quelques mois après la sortie de son second LP, One Breath, Anna Calvi était de retour à Paris pour deux soirs de suite à guichets fermés au Trianon.
On avouera être un peu aller à reculons au concert de la "nouvelle Jeff Buckley" féminine, tant le buzz autour de son premier disque avait pu énerver à la longue... Et on aurait eu tort de ne pas se rendre au Trianon pour cette seconde soirée car la prestation de la musicienne anglaise fut excellente...
3 musiciens pour sublimer les ambiances et Anna à la guitare, et une place renversante laissée à la voix dorée et chaude de l'artiste. Un timbre de voix particulier, une intensité vocale maîtrisée et une faculté à emmener son public dans un voyage épique et charnel, tels furent les ingrédients d'une concert réussi et totalement envoûtant...
Quelques touches bluesy, quelques notes noisy de çi de là, Anna Calvi saupoudre ses chansons d'éléments imprévisibles pour apporter une touche légèrement décalée (on pense à St Vincent sur Piece by Piece ou Cry, à Radiohead sur Sing to me, voire un Sonic Youth soft sur le solo de Love of my Life) et intriguante à ses compos.
C'est du bel ouvrage interprété avec passion et sincérité, charisme et classe... Et avec en live le piment supplémentaire qui peut manquer à ses enregistrements...
A lire également St Vincent ou Radiohead.
mardi 4 février 2014
Mogwai à l'Olympia (3/2/14)
Les fantastiques pensionnaires de "Glasgow, Scotland" étaient de retour en France, dans un Olympia bien rempli, pour la tournée de leur, déjà, 8ième opus : Rave Tapes. Assister à un concert de Mogwai c'est toujours une expérience sensorielle intense, cérébrale et charnelle à la fois. Ce baroud d'honneur à l'Olympia n'a pas dérogé à la règle.
Oui il y a quelque chose d'un combat désespéré dans un show Mogwai. de par une certaine mélancolie sous jacente. Mais souvent la bataille devient épique, héroique pour mener l'auditeur vers une sorte de félicité ! C'est tout celà à la fois la musique de Mogwai : un voyage initiatique toujours passionnant.
Le setlist de l'Olympia a fait la part belle au dernier né et ses intrusions dans un monde analogique fait de bips et de bleeps, où Mogwai y rencontre les fantômes de Plaid et de Boards of Canada et continue à apporter du neuf à son répertoire sans jamais le révolutionner. Tout se joue dans la nuance pour des musiciens subtiles et dévoués.
Mais le combo aura surpris avec l'introduction de quelques titres rares (Ithica 27o9 et Small Children in the background) qui ravirent les très nombreux fans hard core présent dans la salle. Au final, les écossais picorent dans l'intégralité de leur discographie en changeant de set d'une ville à l'autre et on ne peut que s'en réjouir...
Même si, bien sûr, chacun regrettera l'oubli de tel ou tel chef d'oeuvre (Herod, Helicon, Rano Pano...). On pourrait avoir autant de setlist différentes rêvées qu'il y avait de personnes présentes à l'Olympia tellement la discographie du groupe est de qualité.
Le son dans la salle était une vraie tuerie et on se remet toujours pas des harmoniques à donner des frissons sur le final avec "Mogwai Fear Satan" ou dès l'intro avec "Heard about you last night" puis plus loin avec "Remurdered". L'empilement de strates de guitares saturées sonne en ces lieux comme un véritable don de Dieu. C'est impressionnant, massif, stratosphérique... Un groupe toujours aussi excitant à voir en Live. Vivement leur retour!
A lire également Mogwai au Folies Bergère, au Trianon et en Best Song Ever ou dans nos best of 2011. Et dans le même registre : Explosions in the Sky et Mono.
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