samedi 23 juillet 2022

The Rolling Stones au Groupama Stadium Lyon (19/7/22)


Evènement planétaire avec la tournée Sixty des légendes vivantes les Rolling Stones. Après 2 années de pandémie et surtout après le décès de Charlie Watts l'année dernière, la série de concerts en Europe (13 villes) pour célébrer les 60 ans de carrière du plus illustre groupe de Rock & Roll de l'histoire revêt un aspect très particulier... 

On ne va pas le cacher, la probabilité de revoir les Stones sur scène pour la dernière fois est grande et l'envie de partager un ultime moment de bonheur avec eux irrésistible... Malgré la canicule qui sévit (39 degrés) la marée humaine qui déferle sur le Stade de Décines n'a qu'une envie : vivre un moment inoubliable avec ses icones...


60 ans de carrière au sommet d'une popularité mondiale jamais contredite, c'est inédit et ca risque de ne jamais plus se reproduire pour un groupe de musique, tout du moins pas dans de telles proportions de succès populaire... C'est un exploit de réussir à faire vivre le mythe aussi longtemps en concert tout en restant crédible...

Un concert des Stones c'est un show monumental où rien n'est laissé au hasard. Dès le début des années 80 ils ont été les pionniers et des innovateurs constants en terme de spectacle musical. C'esr rodé mais c'est surtout porté à bout de bras par Mick Jagger. A 79 ans, il continue de sauter de partout, de déployer une énergie communicative de dingue et surtout, il continue à chanter puissamment et avec justesse... C'est surnaturel... Chapeau bas Sir!


Keith, l'âme du groupe, veille au grain et Ron délivre de beaux soli sur sa guitare Les Paul. Mick parle en français et se met brillamment le public lyonnais dans la poche en lançant "on m'a dit que les lyonnais chantaient bien... mieux que les stéphanois".  Eclats de rire rire et applaudissements soutenus...

La setlist est quasi parfaite, on se croit dans un rêve... Ca commence par le pre-punk Street Fighting Man, toujours aussi percutant depuis mai 68... Le très vieux 45T "Let's spend the night together" (67) nous replonge dans les débuts des Stones avant un Tumbling Dice envoûtant... Avec "Out of Time" les Stones reprennent un titre issu de Aftermath (66) qu'ils n'ont probablement pas joué en live depuis cette époque... Surprenant...

On est pas au bout de nos surprises avec Dead Flowers (Sticky Fingers) l'un de leurs meilleurs titres country-folk et l'épatant Angie, pas joué tous les soirs... C'est beau... "Living in a Ghost Town" et son reggae vaporeux nous ramène aux heures sombres de la pandémie mais amène un souffle (re)nouveau salvateur...


Après le rituel intermède Keith Richards au chant avec l'inusable Happy notamment, c'est Miss You et son gimmick ravageur qui enflamme le Parc OL. Juste avant le morceau de bravoure, Midnight Rambler et ses presque 10 minutes de Blues originel, de soli, d'impro... Magique... On part loin...

Se suivent un quatuor de hits ultimes : Paint it Black, Start me up, Sympathy for the Devil (ouh ouh) et Jumping Jack Flash... Prévu dans la setlist originelle, Gimme Shelter ne sera pas joué en rappel (tout le monde étant rincé par la canicule) et le concert se terminera donc sur le mythe absolu Satisfaction...

Quelle claque, quel concert, quel groupe!!! 

A lire également les Stones en Best Song Ever avec Paint it Black et Sympathy for the Devil...

samedi 16 juillet 2022

Midnight Oil aux Nuits de Fourvière (14/7/22)


Dernière occasion de voir la légende australienne Midnight Oil en concert en France! Et encore plus dans le merveilleux cadre du théatre antique de Fourvière! Il était temps... Cette tournée mondiale 2022 est en effet leur dernière. Suite au décès de leur bassiste en 2020, les australiens, reformés en 2017 après 15 ans d'absence ont décidé de mettre un terme aux harassantes tournées. 

Leur avancée dans l'âge est aussi une raison et pourtant, en ce Bastille Day, les 5 australiens ont démontré que le Rock conserve bien et qu'avec la flamme cette musique peut s'exécuter, avec brio, à tout âge... Une belle leçon de vie.

Midnight Oil a été précurseur dans les années 80/90 en défendant avec force et passion la lutte pour la sauvegarde de l'environnement, les droits des aborigènes australiens et en dénonçant sans vergogne toutes les forces annihilantes qu'elles soient étatiques (US Forces  sur 10,9,8,7,6,5,4,3,2,1) ou privées (Blue Sky Mine). Après des années de punk sauvage dans les bars australiens et une poignée d'albums incendiaires, Midnight Oil a connu un succès mondial à la fin des années 80 avec des albums devenus cultes ; Diesel and Dust et Blue Sky Mining.


Pour une fois, ce ne fut pas un militantisme de façade puisque Peter Garrett, le chanteur charismatique du groupe) a suivi son engagement d'actes, tout d'abord au sein d'ONG puis en se lançant en politique et devenant ministre de l'environnement puis de l'éducation du gouvernement australien entre 2007 et 2013.

Après avoir quitté la politique, Peter a rappelé ses vieux amis pour un dernier tour de chant (le groupe s'était arrêté en 2004 au moment de l'entrée en politique de Garrett), conclu avec la sortie d'un nouvel album, Resist, il y a quelques mois et cette tournée finale.

Surprise au début du concert, les musiciens entrent sur scène et commencent à jouer le récent morceau Rising Seas sans Peter Garrett, qui apparait en haut des gradins et commence à chanter en descendant les marches abruptes du théatre gallo romain... Quelle entrée en matière! Le reste du concert est au cordeau. Le groupe puise dans presque chacun de ses albums au moins un titre. Il garde la part belle pour les 2 monuments Diesel and Dust et Blue Sky Mining bien sur (5 et 3 titres).

Plusieurs chansons filent des frissons comme Dead Heart, Put down that weapon, My Country ou US Forces. L'intensité est là, Peter Garrett transmet une énergie incroyable. Le groupe est au taquet. Le batteur Rob Hirst nous gratifie d'un petit discours en français, rendant la soirée encore plus poignante...

C'est fort, intense, ca a du sens. Cette musique fait chavirer les coeurs tout en mettant en ébullition nos consciences... C'est ça l'ADN du rock... Les 5 derniers morceaux enchainés sont une explosion qui sonnent comme une éruption... Blue Sky Mine et son intro d'harmonica légendaire, Power and Passion, le hit ultime Beds are burning, King of the Mountain et l'energie Punk de Forgotten Years pour finir...

Les dernières notes retentissent à peine que le feu d'artifice lancé de la colline de Fourvière surgit... Une soirée mémorable...