dimanche 30 mai 2021

Best Song Ever (épisode 115) : Irene par Beach House


Comme le songe d'une nuit d'été! Voilà à quoi le merveilleux duo de Baltimore, le bien nommé Beach House, me fait penser. Alex Scally et Victoria Legrand (nièce de Michel Legrand) ont dépoussiéré les tables de la Dream Pop, autrefois gravées dans le marbre par les Cocteau Twins, avec leurs 4 premiers albums. 

Le 4ieme LP, Bloom est certainement le sommet de leur carrière.  Ils arrivent sur ce disque à concrétiser au niveau sonore toutes leurs aspirations des débuts. Enveloppé dans une reverberation mystérieuse le disque semble s'etre extirpé du paradis. Les mélodies y sont évidentes et envoutantes, la guitare sous influence Johnny Marr d'Alex Scally émerveille de ses arpèges scintillants, des ses échos flamboyants et répond aux mélopées de synthés de Victoria.

Et quelle voix que celle de Victoria Legrand, à la fois précieuse et séductrice, on est sous le charme... Avec Irene, morceau clôturant Bloom, les 2 acolytes nous ensorcèlent une dernière fois et nous embarquent dans un rollercoaster émotionnel qui nous amène en pleine extase. C'est beau et on a envie de se perdre dans ce monde lumineux et chaleureux!

A lire également Beach House dans nos TOP 2012 Albums et Concerts.



vendredi 14 mai 2021

Best Song Ever (épisode 114): Intro/Keep it healthy par Warpaint


 Dès leur 1er EP produit par John Frusciante (guitariste de génie des Red Hot Chili Peppers), les 4 filles de Warpaint ont impressionné leur monde. Après un debut album sublime, The Fool, Warpaint enfonce le clou avec son successeur sobrement appelé Warpaint en 2014.

Les 2 premiers morceaux du disque, Intro et Keep it healthy, sont imbriqués et indissociables l'un de l'autre. Le groove de batterie de Sella Mozgawa fait mouche, c'est une tuerie. Les effets d'écho et de reverb sur une guitare lointaine langoureuse apportent une vraie profondeur de champ contrebalancée par un arpège de guitare curesque et une basse ronde et sensuelle tenue par Jenny Lee Lindberg. Le charme Warpaint opère d'entrée. 

Les 4 femmes ont cette élégance et cette rafinité exquise de vous prendre par la main pour vous entrainer dans leur monde à la fois sophistiqué, chaleureux et puissant. Les voix de Emily Kokal et Theresa Wayman se marient admirablement bien. L'univers dépeint par Warpaint est addictif, on veut y retourner sans cesse et s'y perdre jusqu'à la déraison.

Un groupe merveilleux!

A lire également Warpaint au trabendo, et dans nos Top 2014 et 2016.



dimanche 2 mai 2021

Best Song Ever (épisode 113) : To bring you my love par P.J. Harvey


Polly Jean Harvey est un vrai phénomène! Dans un univers rock ultra machiste,  PJ Harvey a su démontrer et prouver au plus grand nombre que les femmes pouvaient elles aussi exprimer cette force animale et instinctive la plus profonde et la plus pure et qui est l'essence meme de cette musique!

Son ouevre est remarquable. Dès son premier essai, Dry, PJ se met à nue et et impressionne par la franchise, la simplicité et la force de son propos en version power trio ancestral. Après un second disque où le maitre du son brut fait encore des merveilles, Monsieur Steve Albini, PJ revient avec un 3ieme disque où le tempo se ralentit quelques peu. Polly Jean prends encore plus confiance en elle et explore de manière encore plus profonde ses sentiments...

Le titre introductif qui donne son nom à l'album, To bring you my love, est une remarquable démonstration de toute l'intensité de la jeune femme mais cette fois avec une retenue nouvelle dans une atmosphère à la fois inquiétante et chaleureuse. On lorgne indéniablement du coté du blues avec un riff bluesy, crade et ultra efficace. Répété en boucle tout au long des 5 minutes de la chanson, il agit telle une mantra pour nous placer dans un état de transe, préparant l'intervention du shaman, "né dans le désert".

La voix grave et assurée de PJ nous prend puissamment la main pour nous emporter dans son trip initiatique. Les notes d'orgue viennent apporter une éclaircie et une douceur bienvenue avant que les éclaires de guitares ne viennent éclairer le ciel pour lui rendre à la fois toute sa beauté et éclairer toute sa noirceur...

D'une beauté sombre irrésistible...

A lire également, PJ à l'Olympia en 2011 ou dans notre TOP Concerts 2016.