lundi 22 décembre 2014

Best of 2014 : Le Classement MRM des 10 meilleurs Concerts



On continue la revue de l'année 2014 avec la raison d'être de ce blog : les Concerts… Ca fait maintenant 7 ans qu'on s'amuse à relater nos émotions nocturnes autour de quelques artisans triés sur le volet (oui on paie nos places à chaque fois donc on sélectionne) qui auront décidé d'essayer de nous faire vibrer l'espace de quelques minutes, de quelques instants…

Cette année, c'est le retour de Slowdive qui nous aura estomaqué… A la Villette et plus encore à la Route du Rock, Rachel, Neil and Co auront réussi à nous emmener loin… Très loin… Une double baffe assez ahurissante qu'on est pas près d'oublier…

Dans un tout autre registre mais tout de même dans un même esprit rêveur et contemplatif, Darkside aura ébloui l'Olympia avec leur electro blues ultra moderne!!!

A l'Espace B, lors de la Release Party de la compilation Mind Riot Music #2, les anglais de Burning Alms nous auront donné un tout autre type de baffe. On pourrait même parler d'uppercut tellement leur son, leur hargne et leur percussion auront fait vibrer les murs de la salle indé parisienne de référence… Une vraie décharge d'énergie revigorante! Un grand Bravo…

Les Liars, fidèles à leur réputation, ont embrasé la Machine et répandu dans la salle leur folie communicative si grisante. On aura aimé la sensualité et la douceur de Warpaint au Trabendo.

Que dire des habitués de notre classement Concerts : Le Brian Jonestown Massacre de Monsieur Anton Newcombe. Leur passage au Bataclan aura été sensationnel!!! Un bonheur partagé! Johnny Marr a définitivement gagné ses galons de frontman tandis que Suuns aura livré une prestation comme on les aime… Blonde Redhead en live reste une référence tandis que la noirceur chaleureuse des Warlocks reste tellement éloquente en live…

MRM TOP 10 CONCERTS 2014

1. Slowdive à la Route du Rock (15/8/14)
2. Darkside à l'Olympia (23/3/14)
3. Burning Alms à l'Espace B (26/6/14)
4. Liars à la Machine du Moulin Rouge (9/10/14)
5. Warpaint au Trabendo (20/1/14)
6. Brian Jonestown Massacre au Bataclan (21/5/14)
7. Johnny Marr au Trabendo (3/11/14)
8. Suuns à la Gaite Lyrique (1/10/14)
9. Blonde Redhead au Trianon (22/9/14)
10. The Warlocks à la Maroquinerie (28/2/14)

Pas loin du Top 10 : Real Estate à la Route du Rock, Arcade Fire au Zenith, The Jesus and Mary Chain à la Cigale, Popstrangers à L'Espace B, Helmet à la Flêche d'Or et Mogwai à l'Olympia… 7 ans c'est long, faudrait peut être penser à passer à autre chose…

A lire également le Best of Albums 2014 et les classements Concerts 2013, 2012...

samedi 13 décembre 2014

Best of 2014 : Le classement MRM des 10 meilleurs albums



Encore une année qui se termine sans qu'on ait eu le temps de la voir passer… Pleinement impliqué dans cette foison musicale 2014 par l'intermédiaire du label, on essaie de prendre un peu de recul pour marquer les jalons de notre année musicale… Un exercice de style un peu désuet mais qui a au moins le mérite de nous obliger à réfléchir sur ces 12 mois écoulés…

Avec le label, le projet qui aura mobilisé une bonne partie de notre énergie (et de nos ressources) aura été cette seconde compilation sortie en juin "Underground Revolution (part 76)". De la conception du disque jusqu'à l'organisation de la Double Release Party à l'Espace B, en passant par la promotion, on aura passé un temps fou à mobiliser les énergies pour que le projet voit le jour dans de bonnes conditions… Pour un résultat artistique au delà de nos espérances, que ce soit sur le disque en lui-même ou lors de la Release Party à l'Espace B… Avec quelques bonheurs promotionnels avec cette chronique dans Rock & Folk ou cette annonce sur Rollingstone.fr ou encore la mise en avant sur les radios Ferarock… Financièrement c'est une autre histoire… Mais c'est malheureusement le lot de tous les projets indé. Difficile de survivre à long terme pour les petits labels indé… Le label Mind Riot Music fêtera ses 5 ans en 2015, histoire de finir en beauté… Mais on aura l'occasion d'en reparler…

Revenons à nous coups de coeur musicaux 2014… Alors qu'en 2013, 5 albums se tenaient dans un mouchoir de poche, cette année c'est le combo de Birmingham Burning Alms qui décroche la palme, loin devant les autres… Le single "So Unreal" sorti fin janvier sur leur Bandcamp nous aura fait chavirer d'entrée de jeu et il était dès lors évident que Thomas et John devaient faire partie du casting de la seconde compilation du label qui n'était encore à ce moment là qu'un projet… De fil en aiguille, "So Unreal" s'est retrouvé sur la Face A de la compile et Burning Alms en venu jouer son premier concert en France dans le cadre de la Release Party à l'Espace B en juin. Quelques semaines plus tard, ils sortaient leur premier album via le très appréciable label UK Smalltown America. "In Sequence" est un grand disque qui n'a de cesse d'emmener l'auditeur dans un rollercoaster émotionnel sensationnel… Heavy, punk et hardcore par moments (So Unreal, Mid-Storm, Forest Clearing), aérien et contemplatif  (Night climates, Lapse in White) ou encore dépouillé et planant (The Pastoral, The Periphéry) à d'autres moments, "In Sequence" est plein de ressources et s'appuie sur une palette élargie qui démontre tout le talent d'un groupe qui ira loin…

Avec ce second album éponyme, les 4 filles de Warpaint réussissent à imposer leur propre style tout en délicatesse et sensualité : un régal. Le neveu d'Alice Coltrane, Flying Lotus, impressionne avec un album à la production d'une grande modernité et à un subtile mélange de Jazz, d'électro et de Hip-hop. Un joli podium 2014…

Le premier vrai album solo de Damon Albarn n'aura pas déçu. Avec minimalisme et épure, il se dévoile et met en son sa mélancolie si britannique. Les 3 allumés de Liars réussissent à surprendre encore avec un disque hallucinant mélangeant leur univers farfelu à des sonorités techno et acid-house : incroyable… Michel Cloup Duo nous saisit par sa franchise, sa force brutale mais intimiste et réussit à nous faire redécouvrir le concept archi usé basse-guitare-voix : Sublime et intense…

Childhood nous aura fait rêver avec sa pop shoegaze tandis que les français de Dead Horse One signent un surprenant disque de psychédélisme made in France produit par l'ex Ride Mark Gardener : du bel ouvrage! Alt-J remplit désormais les stades et commence à diviser la critique mais la fraicheur et la candeur de leurs morceaux nous auront touché en 2014. On attendait Mogwai un peu plus haut dans nos coeurs mais Rave Tapes, malgré quelques moments géniaux, est moins constant dans l'effort que leurs productions récentes… Arthur Beatrice accroche in extremis un strapontin au tableau d'honneur 2014 avec un album de pop à l'ancienne très bien produite...

TOP 10 MRM BEST ALBUMS of 2014

1. Burning Alms : In Sequence
2. Warpaint : Warpaint
3. Flying Lotus : You're Dead
4. Damon Albarn : Everyday Robots
5. Liars : Mess
6. Michel Cloup Duo : Minuit dans tes bras
7. Childhood : Lacuna
8. Dead Horse One : Without Love We Perish
9. Alt-J : This all Yours
10. Mogwai : Rave Tapes
10. Arthur Beatrice : Working Out

Tout près du Top 10 : François & The Atlas Mountain, Real Estate, Thom Yorke, Popstrangers, Blonde Redhead, The Dead Mantra, Aphex Twin, The Notwist, Mustang, I love you but I've chosen Darkness…

TOP 5 MRM BEST EP of 2014

On démarre ce classement des meilleurs EP 2014 avec le disque hors catégorie qui est forcément pour nous le meilleur de l'année : "Halo Future" de Chinese Robots… Comme le disque est sorti via le label, on ne peut décemment pas le classer dans notre TOP EP 2014… Et pourtant, avec ce magnifique 25 cm Vinyle (dispo ici) PH Perromat et sa bande ont accouché d'un grand disque qui les fait clairement passer dans une nouvelle sphère…

Mais un Chinese en cachant un autre, c'est Chinese Army qui trône en tête de notre classement. En ouvrant brillamment la Face B de la compile MRM, le duo annonçait la couleur et leur beat rock hypnotique et passionnant trouve une admirable extension dans ce brillant EP.

Angil & the Hiddentracks terminent joliment leur histoire avec un 4 titres enregistré dans les conditions du live, tandis que Teach Kids Manners dévoile ses talents entrevus également sur la compile MRM avec un premier essai porteur de grandes promesses… On mentionnera en 5ieme position le parisien Kori qui enregistre dans son home studio des chansons poignantes en clair obscur qui rappellent autant The Cure version arpèges mélodiques flamboyants qu'une certaine idée du shoegaze atmosphérique des nineties… Un vrai espoir pour 2015...

1. Chinese Army : Five Easy Pieces
2. Angil & The Hiddentracks : Lines
3. Teach Kids Manners : HTKM
4. Mogwai : Music Industry 3. Fitness Industry 1
5. Kori : Darkness Visible

Et pour finir, les 5 chansons marquantes qui n'auront pas voulu quitter nos esprits cette année...

TOP5 MRM BEST SONGS of 2014

1. Mogwai : Heard about you last night
2. Arthur Beatrice : Midland
3. Mustang : Le Sens des Affaires
4. Burning Alms : The Periphery
5. I love you but I've chosen Darkness : Come Undone

A suivre le classement MRM 2014 des 10 meilleurs Concerts… Et à relire les TOP 2013, 2012… etc tout ça ici :

lundi 17 novembre 2014

Jesus and Mary Chain et Royal Blood à la Cigale (16/11/14)


The Jesus and Mary Chain jouant en intégralité le cultissime "Psychocandy" dans une salle à taille humaine comme la Cigale, c'était inespéré et totalement immanquable…

Et c'était au festival des Inrocks que ça se passait… En guise d'amuse bouche, on a eu droit au duo hype du moment, les Royal Blood… Nomination au prestigieux Mercury Prize et 1er album salué unanimemnt par la critique rock, on était impatient de découvrir le phénomène sur scène… Avec un batteur barbu, plutôt imposant et coupant du petit bois, un compère déménageur jouant de la basse mais réussissant à sortir des sons de guitare, le duo en impose… Ca bouge, on en prend plein la gueule et ça fait du bien… Mais honnêtement, rien de nouveau sous le soleil… On a vu défiler tellement de duos depuis 10 ans que ces deux là n'apportent rien de neuf… Mais c'est un bon mélange de Jack White et de Josh Homme, deux influences plus que reconnaissables…

Bref, bon moment mais on jubile en voyant débarquer les anciens incendiaires, Jim et William Reed… Avec "Psychocandy"  en 85, ils ont influencé toute la scène à guitares, tous les groupes majeurs des dix années qui suivirent : Pixies, My Bloody Valentine, Nirvana et même Oasis qui leur a piqué leur son sur Definitely Maybe… En mélangeant la pop et les mélodies des Shangri-las à la fureur du punk et à l'austérité de Einsturzende Neubauten ils ont créé une vraie révolution… En bardant leurs pops songs de larsens crades et agressifs ils ont explosé les oreilles et les esprits de toute la scène rock… Prodigieux…

Une ré-écoute encore aujourd'hui de ce disque met toujours une immense baffe… Mais revenons au live des Mary Chain… Ca commence mollement avec un groupe bien sage et une sorte de kaléidoscope un peu chiant de leur carrière pendant une bonne demi-heure… A part avec le toujours bluffant "Upside Down", on se sera presque endormi… Après 30 mn, Jesus repart… Et reviens sur scène pour enfin nous offrir le saint graal… Psychocandy dans son intégralité…

Dès l'imparable "Just like Honey", William retrouve un peu de hargne… Et fait un peu de bruit dès les premières notes de The Living End… Nous voilà sauvés! La soirée va enfin décoller… Bien sûr, le larsen est moins violent (plutôt produit par l'effet des pédales qu'un vrai feedback provoqué au plus près de l'ampli) et le son plus léché, bien que plus dissonant que la moyenne quand meme, mais quel plaisir d'entendre en live ce fabuleux disque et sa noirceur incandescente toujours aussi belle à s'enfiler…

Une belle soirée cramée et vivifiante…

A lire également Best Song Ever : Upside Down...

vendredi 7 novembre 2014

Dead Horse One et Maria False à l'Espace B (6/11/14)


Premier retour à L'Espace B depuis la mémorable Double Release Party de la compilation MRM en juin pour une soirée indé de haut vol avec les valentinois de Dead Horse One et les bretons Maria False...

On avait découvert Maria False via un 45T en flexi violet édité par l'excellent label indé Le Turc Mécanique et on était impatient de découvrir en live leur dédale de guitares distordues et vrillées façon coldwave... On sent l'influence de Kevin Shields avec l'utilisation du vibrato de manière continue avec la guitare rythmique. Le chant de Yann Canevet (également tête pensante de Venera 4) est totalement noyé dans la reverb et se perd dans les strates de guitares. Du fond de la salle on jurerait entendre des claviers mais non il n'y a que des grattes sur scène...

On se laisse prendre par le coté hypnotique et totalement embrumé des morceaux. Le batteur casse la baraque littéralement et donne une impulsion énorme à un ensemble léthargique revendiqué... Et ca fonctionne même si on aura préféré les moments plus aériens aux descentes abyssales dans la noirceur de l'époque...

Après une (trop) longue pause, débarque sur scène Dead Horse One. Là encore, on avait découvert ce combo via un label indé hautement recommandable, Cranes Records, et un split vinyle avec The Dead Mantra. Le groupe vient de sortir l'une des perles de l'année, "Without love we perish", produit par l'ancien Ride Mark Gardener. Sur scène, on pense évidemment à Ride pour l’évanescence des guitares mais surtout au Brian Jonestown Massacre pour le coté folk psyché un peu cramé...

Le guitariste et le bassiste chantent souvent ensemble, entremêlant leurs voix monocordes pour apporter une couche supplémentaire de rêverie à l'ensemble. L'utilisation d'une 12 cordes électrique sur plusieurs morceaux amène un coté 60's rafraîchissant, presque hippie... Au final le concert est à la hauteur des espérances engendrées par ce debut album réussi!

A lire également Ride et My Bloody Valentine en Best Song Ever et Venera 4 à l'Espace B ou encore le BJM au Trianon

mardi 4 novembre 2014

Johnny Marr et Childhood au Trabendo (3/11/14)


Childhood et Johnny Marr au Trabendo pour une affiche alléchante qui alla au delà de toutes nos espérances...

Alors qu'on a doucement levé le pied sur les posts publiés sur ce blog, la formidable soirée au Trabendo nous aura convaincu de nous y remettre pour ce coup là... Comme le concert de Childhood de samedi prochain à la Fleche d'Or a été annulé et que les 4 londoniens ont sorti en plein été l'un de nos chouchous de l'année avec leur debut album Lacuna on a été tenté de se rabattre sur cette ouverture pour le cultissime Johnny Marr...

Et l'écoute, quelques jours auparavant, du second opus solo de l'ex The Smiths, Johnny Marr, nous aura étonné et pleinement convaincu de chopper l'un des derniers tickets pour le Trabendo... Sur disque, le chant de l'idole de la 6 cordes surprend par son caractère affirmé ou par des harmonies vocales pleinement assurées. En live, Johnny Marr fait preuve d'une assurance et d'une envie d'en découdre déconcertante... Pourquoi diable aura-t-il attendu d'avoir la cinquantaine pour s'exposer complètement et assurer ce rôle de frontman qui, au final, lui va comme un gant.

Avec une joie de vivre et une réelle envie de faire partager l'instant, Johnny aimante l'audience. Les titres issus de ses deux albums solo, The Messenger et Playland, sont virevoltants et font forte impression. On y retrouve le jeu de guitare flamboyant tout en arpèges qui fit la gloire du guitariste dans les années 80. Le chant est au diapason, sans fioriture mais assuré et plein d'émotion... Sublime.... Et de manière surprenante, les reprises des "Smiths" chantées par Marr sont ultra-convaincantes... Il n'essaie pas de mimer le chant si particulier de Morrissey, Johnny y apporte sa patte, sans trahir ou pervertir les chansons... La grande classe.

Un show impeccable avec en highlight l'évidence rock & roll de "Easy Money" ou de "Playland", la beauté de "New town velocity" et bien sûr les cultes morceaux de The Smiths : "Stop me...", "The Headmaster Ritual", "Bigmouth strikes again", "Still Ill" ou encore "How soon is now".

Dans un rappel flamboyant, Marr se paiera le luxe de dégainer son nouveau single "Dynamo" et de reprendre deux de nos Best Song Ever : le formidable "I Fought the Law" (and the law won...) repris en son temps par les Clash et l'épique "There is a light that never goes out"... Magnifique à en pleurer...

En première partie, Childhood avait déjà allumé la mêche... Avec des pop songs euphorisantes fracassées sous un déluge de guitares flanger et pleines de reverb... Un combo plus que prometteur qui nous avait déjà épaté en 2013 en première partie de Fidlar! Leur disque "Lacuna" tourne en boucle...

A lire également Childhood en première partie de Fidlar en 2013, et les Best Song Ever The Clash et The Smiths...


vendredi 10 octobre 2014

Liars à la Machine du Moulin Rouge (9/10/14)


On adore les Liars en ces pages!!! Pour preuve leur présence régulière dans nos classements de fin d'année, aussi bien en live qu'en album. Leur escapade parisienne, via la Machine du Moulin Rouge, pour le MESS Tour était par définition immanquable!

On ne peut se lasser de ce groupe de dingues, c'est impossible. A chaque disque ils réussissent à nous surprendre, à prendre la tangente et à totalement repenser leur univers sonore... Après l'electro planante et presque rêveuse de WixiW pour lequel les 3 acolytes délaissèrent leur instruments pour experimenter les machines analogiques (vieux synthés, boites à rythmes déglinguées, samplers...), voilà qu'avec Mess, Liars remet le couvert électro mais cette fois-ci dans une veine dancefloor, énergisante et résolument expiatoire!

Et quelle baffe là encore! La constante des shows Liars c'est l'energie phénoménale déployée, mais avec les nouveaux morceaux on a l'impression de monter encore d'un cran en la matière. On s'approche d'une transe assez tribale, une sorte de rituel incantatoire permettant la libération de toutes les mauvaises ondes accumulées... Une sorte de thérapie de groupe jubilatoire!!! Indispensable.

Comme à l'accoutumé, Angus fait le show et hypnotise la foule autant par sa stature imposante que par un charisme saisissant. Le concert débute par un morceau plutôt post-rock déviant avec un duo guitare noyée sous les effets / batterie tribale et déchainée... Surprenante entrée en matière, à la Liars, avant de lancer les machines dans un flot intense et ininterrompu de pulsations électroniques quelque part entre techno, afro-beat, IDM et transe... Un mélange détonnant qui enflamme une salle où la température monte rapidement!!!

"Facts are facts and fiction's fiction"...  Ces emblématiques paroles du titre phare "Mess on a Mission" résument assez bien la soirée et l'état d'esprit Liars! On dira que... à vous de voir...

L'un des tous meilleurs combos de ces 10 dernières années!!! Rien de moins...

A lire également Liars dans nos Best of (2012, re et 2010) en live à la Maro ou au Nouveau Casino ou encore leur rôle dans les années 2000... Et très bientôt en Best Song Ever bien entendu...

jeudi 2 octobre 2014

Suuns à la Gaité Lyrique (1/10/14)


Voyage kaléidoscopique hier soir à la Gaité Lyrique avec la fabuleuse prestation des canadiens de Suuns! Dans le flow continuel de groupes passéistes singeant pour la plupart des genres musicaux de 20, 30, 40 ans d'âge, que c'est revigorant de voir un combo comme Suuns qui, très clairement, essaie de défricher de nouveaux territoires...

Le son des ces 4 montréalais est assez saisissant. En partant d'une base plutôt synthétique issue de synthés analogiques ou de boites à rythmes, Suuns élabore des voyages aussi bien dansants que cérébraux... Les guitares apportent une touche rock mais toujours au service de la pulsation électronique rendue organique par le jeu tout en inflexion du batteur...

Hier soir, le groupe n'a pas hésité à présenter plusieurs nouveautés (certainement issues de leur futur 3ième LP) et ce dès la mise en bouche... Quel départ en trombe, poursuivi de belle manière avec le titre d'ouverture de leur debut album, le magnifique et bluffant "Armed for Peace". Avec des compos comme Arena, 2020 ou Bambi Sunns impressionne et on se dit que ces 4 canadiens ouvrent de nouvelles voies en éclaireurs... Les nouveautés s’enchaînent et nous font saliver dans l'optique de ce prochain disque déjà attendu... Les visuels projetés sur 3 plans larges hypnotisent et contribuent à rentrer pleinement dans l'univers si particulier de Sunns... Waow!

Musique sombre, hypnotique, mélangeant guitares et machines et avec ce petit coté progressiste plein d'espoir... En-soi un groupe ultra moderne... On se demande encore pourquoi on ne parle pas plus de ce fantastique groupe...

A lire également Suuns à la Cigale


mardi 23 septembre 2014

Blonde Redhead au Trianon (22/9/14)


A contre courant des modes et de la hype, le trio new-yorkais Blonde Redhead continue, album après album, de poursuivre son propre chemin et de nous émerveiller par une sensibilité pleine d'intimité qui n'a de cesse de nous remuer... Pour défendre leur 9ieme album, Barragan, c'est le Trianon qui fut le réceptacle de leur générosité...

Barragan est un album déroutant, presque baroque. On sent que les 3 musiciens ont passé beaucoup de temps à élaborer des arrangements recherchés et intrigants mais avec la volonté d'apurer au maximum leur propos. C'est cette recherche d'un minimalisme porté en étendard qui surprend tout d'abord avant de charmer l'auditeur sur la longueur.

Ce nouvel opus ne révèle pas tous ses mystères dès les premières écoutes. Il faut se laisser happer et prendre le temps de s'y immerger en totalité... Dès lors, Barragan révèle des trésors de simplicité et de béatitude... Sobre, imaginatif, chaloupé et tout en rondeur, tel est le nouvel album de Blonde Redhead...

C'est cette veine éthérée et contemplative qui est présentée en concert. La quasi totalité du disque est jouée et les quelques morceaux piochés dans leur immense discographie ont été judicieusement choisis pour coller à cet univers tout en nuance qui caractérise Blonde Redhead en 2014. On retiendra le superbe et déboussolant "Barragan" en intoduction, l'enchaînement divin "Mind to be had" / "No more Honey" ou encore la beauté finale d'un "Seven two". Classe et volupté!

Une ambiance saisissante et un groupe en tous points remarquable...

mardi 19 août 2014

La Route du Rock 2014 (14&15/8/14)


Ca faisait un moment que l'on voulait venir à la Route du Rock que beaucoup, à raison, présentent comme le festival indé à la programmation ultra pointue qu'il faut absolument suivre… Belle prog pour cette édition 2014 et on avoue que c'est au lendemain du concert de Slowdive à la Grande Halle de la Villette que l'on s'est définitvement décidé à prendre nos billets pour cette année çar il nous fallait revoir Slowdive en plein air, c'était clair!

Dès notre arrivée à Saint Malo on a eu droit à notre baptême avec une tempête qui nous aura trempé d'entrée de jeu… Bienvenue en Breatgne semblait nous dire les éléments… Heureusement pour tous les festivaliers, la pluie ne fit son apparition que pour les 2 premiers concerts (Angel Olsen et The War on Drugs) et nous laissa tranquille tout le reste du festival… Mais avec ce qu'il était tombé auparavant, le site du fort Saint Père s'est transformé en un gigantesque champ de boue… Et pour être honnête on ne comprend pas pourquoi l'organisation n'a pas anticipé ce problème… C'est pas comme ci c'était totalement imprévisible…

Une prog au top, une organisation qui laisse à désirer...

La première journée fut un calvaire pour se déplacer à l'intérieur du festival… Le Lendemain ce fut guère mieux même si du foin avait été placé sur une grosse moitié de la scène principale... On a d'ailleurs failli appeler ce post la Route du Foin 2014! Si tout le site avait équipé de la sorte cette jolie deuxième soirée n'en aurait été que plus réussie… Et dire que la pose du foin aura occasionné une entrée retardée des spectateurs, quelques milliers de personnes s'entassant près des grilles alors que le premier concert débutait…

Tout ceci est bien dommage car ce coté amateur déssert un festival qui a tout pour être excellent : un cadre magique, une programmation indé léchée et qui tape dans le mille, une ambiance bon-enfant et de super concerts…


Real Estate et Thee Oh Sees tiennent leur rang

Revenons donc à l'essentiel et cette série de superbes spectacles… Après un War on Drugs plutôt alléchant dont on aura suivi le show durant les 20 minutes de queue pour chopper des jetons de bière, un Kurt Vile un peu ronflant et en mode automatique, la première baffe du trip vient avec Real Estate et leur pop ensoleillée et pleine de mélodies rêveuses… Ces gars là ont tout compris, des accords cristallins, un peu de reverb, des chansons bien fichues alliant le talent mélodique des Smiths et la non-chalance du rock indé US… Une tuerie.

On peut enfin voir Thee Oh Sees sur scène après quelques dates manquées! La bande à John Dwyer se produit pour l'occasion dans un inhabituel power trio. Le punch, la hargne et les envolées psyché n'en sont que plus primitives et le combo de San Francisco fait honneur à sa réputation de bête de scène: parfait. Pour finir la soirée The Fat White Family et son rock en transe nous fichent une dernière bonne baffe histoire de nous achever (mais on le sera totalement par le slalom dans la boue pour quitter les lieux…)

Slowdive intense et féérique

La seconde journée qui débute sous un soleil radieux est plus qu'attendue. 14000 personnes se seront précipitées en ce jour férié pour le grand retour de Portishead, mais c'est très clairement les revenants Slowdive qui leur voleront la vedette.

En guise d'introduction Ana Calvi confirme tout le bien que l'on avait pensé d'elle après son concert au Trianon. Après un matraquage en règle de Protomartyr arrive enfin sur scène Slowdive. Les cinq musiciens de Reading vont littéralement transporter leur auditoire vers des contrées célestes et illuminées… Leur shoegaze rêveur et éthéré a clairement passé l'épreuve du temps et il n'est que justice qu'il vienne récolter les lauriers oubliés lors de leur première vie sur le label d'Alan McGee (Creation Records 1989-1995). Sur scène, les compos sonnent avec beaucoup plus d'énergie et de profondeur et c'est tout un univers dream pop et psyché qui s'ouvre à nous… Un répertoire principalement issu de leurs premiers EP (Slowdive, Avalyn, She Calls) et de leur immense second album (Souvlaki, When the Sun hits, Alison) qui se termine par cet incroyable reprise de Syd Barrett : Golden Hair… Un concert en tout point parfait et qui nous laissera des frissons pendant un moment: monumental…

Difficile de passer derrière un tel ouragan d'émotions… Portishead réussira cet exploit en nous gratifiant d'un set solide, parfois excellent (Machine Gun, Glory Box, We Carry on) mais tantôt un ton en dessous… Seconde chance à Rock en Seine dans quelques jours...

mardi 12 août 2014

Best Song Ever (épisode 94): Milquetoast par Helmet

Une sortie de 1994 pour ce 94ième épisode: une évidence! Produit et mixé par le producteur aux doigts de fée du rock alternatif du début des années 90 : Monsieur Butch Vig (responsable entre autres du son de "Nevermind" de Nirvana, de "Dirty" de Sonic Youth ou encore de "Siamese Dream" des Smashing Pumpkins) Milquetoast est le morceau emblématique de "Betty", le second album d 'Helmet.

Une version alternative, légèrement plus buitiste et dénommée Milktoast apparaitra sur la Bande Originale du culte "The Crow" (le fils de Bruce Lee, Brandon, trouva la mort par accident lors du tournage du film). Une BO devenue mythique à son tour avec des titres inédits de The Cure (Burn), Rage Against The Machine (Darkness) et des reprises à couper le souffle ("Dead Souls" de Joy Division par Nine Inch Nails ou encore "The Badge" de Poison's ideas par Pantera).

Dans le pur style Helmet, Milquetoast sonne metal avec son riff saccadé, lourd et plombé mais y incorpore différentes influences improbables (jazz, pop). La voix de Page Hamilton apporte une touche presque pop assez saisissante. Les strates de guitares amènent à la fois tension et profondeur de champ et même une touche arty à l'ensemble.  Le pont est un modèle d'envolée sonique où mélodie et distorsion se tirent la bourre dans une chevauchée fantastique jubilatoire...

Grandiose!

A lire également Helmet au Nouveau Casino ou à l'Elysee Montmartre.


vendredi 8 août 2014

Best Song Ever (épisode 93): Instant Street par dEUS


Il fallait bien qu'à un moment ou à un autre nos amis belges soient représentés dans cette saga Best Song Ever... Et qui de mieux que les anversois de dEUS pour assumer pleinement ce rôle de porte-parole? Les "Radiohead belges" de Tom Barman (comme ils auront été affublés par la presse spécialisée à la fin des 90's) et leur sens de l’expérimentation tout azimut sur leur deux brillants premiers disques ("Worst Case Scenario" et "In a Bar under the Sea") peaufinent leur écriture et affermissent leur propos avec l'album suivant "The Ideal Crash".

Mélangeant moments acoustiques, interventions presque électro et de belles plages bruitistes dans l'esprit des débuts, ce 3ième album voit dEUS atteindre une sorte de climax clôturant la première vie du combo (il faudra attendre 6 ans pour voir arriver un successeur, "Pocket Revolution", avec un Tom Barman quasiment seul aux commandes).

En plein milieu du disque se dresse "Instant Street" : la quintessence de la chanson indie rock des années 90! Quelques notes de banjo en guise d'introduction qui amènent une touche lo-fi, presque dissonnante, une guitare acoustique limpide en accord majeurs apportant le coté sucré appuyé par une mélodie vocale douce amère. Quelques notes de synthé saccadées version electro en arrière plan sur le pré-refrain. Un chorus élégiaque et planant... Une perle pop ultime!

Et là, le clou du spectacle! Une arpège de guitare à la limite de la dissonnance entame une petite ritournelle et tout s'emballe... Des strates de guitares saturées s'empilent autour de cette petite boucle mélodique et on part petit à petit dans une 4ième dimension pleine de bruit et de fureur jusqu'à l'extase finale!

Fantastique!

A lire également dEUS au Trianon en 2011 ou encore à Rock en Seine en 2012

A voir ci-dessous une version acoustique assez interessante...

mardi 5 août 2014

Best Song Ever (épisode 92): Together par The Raconteurs

"You want every morning to be just like, the stories that you read but never write"... Ces quelques mots écrits par Brendan Benson, l'acolyte de Jack White au sein de The Raconteurs, résument à merveille la poésie qui s'écoule le long des presque quatre minutes de beauté de Together...

Avec le cinquième album déroutant et incompris des White Stripes (Get behind me Satan), Jack White touche les limites du duo et prend la salutaire décision de se ressourcer au sein d'un groupe élargi. En prenant pour partenaire de jeu le songwriter Brendan Benson, White se libère du poids d'etre la seule source créative du projet. La complémentarité entre les deux hommes est remarquable La subtilité et les nuances de Benson se marient parfaitement à la force brute et enracinée dans le blues de White.

En 2006 sort le premier album de ce super groupe (Broken Boy Soldiers). Le magnifique single inaugural, "Steady as she goes" fourbie de bonnes idées et donne un bel exemple songwriting à 4 mains. Mais c'est avec Together que le duo touche la corde sensible et rafle la mise...

Une mélodie de guitare lascive en guise d'introduction, un wurlitzer tout en rondeur qui rend l'atmosphère souple et élastique. Brendan en voix lead et Jack dans le rôle contre-nature des choeurs poignants. une atmosphère magique, des paroles brillantes! Une Best Song Ever...

A lire également The Raconteurs à Rock en Seine, Jack White à l'Olympia, son rôle dans les années 2000 ou encore The Dead Weather.

vendredi 1 août 2014

Best Song Ever (épisode 91): Endless Blue par The Horrors

Avec leur troisième album, le bien nommé "Skying" sorti en 2011, The Horrors a tutoyé les cimes et est devenu un groupe majeur. Après avoir été aidés par Geoff Barrow de Portishead pour la production de leur second opus (le "Cure meets My Bloody Valentine" Primary Colors) c'est seuls aux commandes que The Horrors enregistrent ce brillant disque.

Touchés par la grâce, les anglais explorent le son analogique de leurs synthés vintage pour apporter chaleur, profondeur et lumière à leur rock tendu sous influence post-punk. "Endless Blue" est l'exemple imparable de cette évolution.

Ca commence avec une basse chaloupée et groovy à mort qui emporte l'esprit de l'auditeur. Les synthés resplendissent, à la limite cuivre de chambre, et amènent une ambiance à la fois mystérieuse et mystique au morceau. On se perd dans ces couches sonores hypnotisantes. Le morceau monte en inensité jusqu'à cette rupture jubilatoire et l'arrivée des guitares tranchantes et venimeuses... Dès lors la chanson bascule dans un autre univers, tendu, racé et rempli d'une énergie débordante...

Une Song fantastique...

A lire également The Horrors en concert à la gaité lyrique et à Rock en Seine 2011 ainsi qu'en bonne place dans nos Best of Albums et Concerts 2011.


mardi 29 juillet 2014

Best Song Ever (épisode 90): Sensitive par The Field Mice

Le rock vraiment indé, ses déferlantes de guitare, son émotion à fleur de peau, son romantisme désuet... C'est toute cette beauté, toute cette pureté que l'on retrouve dans cette immense single des londoniens de The Field Mice : Sensitive.

Fers du lance du label Sarah Records, la courte carrière des Field Mice (3 albums au compteur en 3 années d’existence au détour des années 90) raisonne encore aujourd'hui comme le manifeste d'un rock alternatif au son carillonnant et à la fragilité déconcertante. Certains parleront de twee pop et d'héritage post C86 (la fameuse K7 accompagnant le NME dans son édition du printemps 1986 qui synthétisait ce renouveau rock indé post post-punk initié par The Smiths).

A l'époque simple duo, le groupe n'hésite pas à utiliser une boite à rythme en guise de batteur, donnant un rendu cold wave typiquement 80's... Dans le même esprit, la voix nous fait penser à celle Bernard Sumner de New Order. Les guitares, quant à elles, brillent de mille feu, oscillant entre son clair en arpège et coup de force shoegaze rendant la chanson carrément épique! Et que dire de ce long final de 2 minutes 30 où les guitares mélodiques et saturées à souhait nous entraînent dans un rollercoaster émotionnel dont on ressort avec des frissons et la chaire de poule...

Intense et jubilatoire tout simplement!

A voir sur Youtube


lundi 28 juillet 2014

Best Song Ever (épisode 89): Children Know the Score par Distophia

On reprend notre saga Best Song Ever avec Distophia, un groupe de Birmingham qui au début des années 2000 aurait du exploser à la face du monde et tout balayer sur son passage... Mais voilà, après un premier EP remarqué et quelques clips tournant sur MTV, le tant attendu premier album de Distophia ne vit jamais le jour...

Tout avait pourtant admirablement bien commencé pour Pete, Thomas, John et Sebastian. Quelques démos balancées et hop, première signature du label nouvellement créé Necessary Records. Un premier EP au rock flamboyant (Soda Lake) rempli d'une fougue juvénile alliant le panache de Weezer et la brutalité vocale du hard-core américain, le tout saupoudré de cette incroyable sens inné de la mélodie typiquement british...

Le EP est encensé par la critique outre-manche (9/10 dans le NME) et le retour du rock en 2002 avec la percée des Libertines promet un bel avenir à ce quatuor racé... Les singles "Robert Redford" et "Children Know the Score" font saliver et annoncent un premier album dont les mélodies imparables et l'énergie communicative allaient faire des ravages...

"Children know the Score" est le parfait exemple de la force de percussion des mélodies de Distophia. Le départ à toute barzingue, hurlé par Pete nous laisse penser quelques secondes à une effort metal pétaradant avant que la voix ne s'adoucisse et que la mélodie scintillante n'apparaisse pour repartir de plus bel à la limite de la brutalité jusqu'à l'intervention à propos de John apportant un contraste lumineux tout en finesse...

Une force étonnante, une mélodie entêtante que l'on retient immédiatement, des variations d'humeur et d'atmosphères... Distophia avait tout pour reprendre le flambeau délaissé par Weezer après l'inaugural Blue Album... Mais voilà, le combo rejoigna la longue liste des groupes maudits...

Mais que s'est-il passé? Le premier album, "Beat Dyslexia" enregistré et mixé plait aux 4 musiciens mais pas à la maison disques qui veut du tube immédiat et facile... Jeunes et naifs, le quatuor se laisse persuader que la solution est de confier le mix à un pro chevronné... Qui, bien sûr, découpe, adoucit et dénature le tout que le groupe rejettera en bloc... S'en suit une longue agonie et une sortie repoussée de mois en mois...

Entre temps, Necessary Records misera tout sur une autre signature : les plus mélodiques et dociles Hard-Fi qui en janvier 2006 seront au top des charts anglais avec leur premier album "Stars of CCTV"... La mort dans l'âme, Distophia se séparera en 2007. Pete, John et Thomas formeront Calories et sortiront 3 brillants albums.

En 2012, John et Thomas continuent leur collaboration de longue date, cette fois-ci au sein de Burning Alms dont le titre "So Unreal" figure sur la compilation Mind Riot Music #2 : "Underground Revolution (part 76)". Avec le support de leur ancien comparse de Distophia Sebastian, Burning Alms vient défendre la compilation en Live à Paris en juin 2014 et en tire un très joli documentaire... "In Sequence" leur fantastique Debut Album sort le 4 aout 2014 via Small Town America... Cette fois-ci la réussite pourrait bien être au rendez-vous!

Burning Alms in Paris with Mind Riot Music



Le groupe de Birmingham, Burning Alms, fondé par deux anciens membres de Calories et Distophia, est venu jouer pour la première fois en France en juin 2014.

Invité par le label Mind Riot Music à venir défendre la Face A de la compilation "Underground Revolution (part 76)" le jeudi 26 juin à l'Espace B avec Chinese Robots et Moslyve, le groupe a livré une prestation dantesque et fait sensation...

De ce séjour parisien, Tom, John et Sebastian ont tiré un magnifique documentaire qui retrace l'histoire de leur apparition sur la compilation du label indé parisien Mind Riot Music (avec la participation du boss MRM) et présente leur premier album qui sortira le 4 aout sur le très recommandable label indé Small Town America...

jeudi 10 juillet 2014

Damon Albarn à la Salle Pleyel (9/7/14)


L'immense Damon Albarn est venu irradier la salle Pleyel de sa présence céleste dans le cadre de sa toute première tournée solo assumée! Un grand moment!

Dans ce temple de la musique classique à Paris, ouvert depuis quelques années aux musiques populaires (on se souvient encore du set remarquable de Jeffs Mills avec l'orchestre national d'Ile de France), Damon Albarn est venu défendre son premier effort solo, l'intimiste et captivant "Everyday Robots", dont il aura joué 9 titres.

Mais avec un répertoire foisonnant accumulé au fil de ses nombreuses collaborations, il aurait été dommage que le sujet de sa majesté se contente de ces dernières comptines épurées. Fort heureusement, Damon puisera dans la nappe phréatique constituée ces 15 dernières années de main de maitre. On aura droit à du Gorillaz première génération avec le méconnu "Slow Country", le single "Tomorrow comes today" et le tube ultime "Clint Eastwood" mais aussi des titres issus de Demon days avec le groovy "Kids with Guns" et le plus confidentiel "Don't Get Lost in Heaven"... Un pur régal

Coté Blur, on se souviendra longtemps d'une version piano voix envoûtante de "Out of Time" (il dut s'y prendre à 2 fois). The Good, the Bad and the Queen répondront présents avec les excitants "Three Changes" et "Kingdom of Doom" alors que Tony Allen et M.anifest monteront sur scène pour deux chansons de Rocket Juice and the Moon (Damn et Poison).

Au final, un kaléidoscope finement ciselé de la carrière de Monsieur Damon Albarn dont le talent protéiforme s'est exprimé avec brio dans des styles très variés. Respect pour un artiste qui a su se réinventer à de multiples reprises tout en restant pertinent, innovant et tout simplement irrésistible...

Un grand Monsieur!

Un concert à revoir sur Arte Concerts...

A lire également Blur en Best Song Ever et en Live, Gorillaz en live et dans nos best-of 2010 Albums et Concerts.

lundi 9 juin 2014

Slowdive à Villette Sonique (7/6/14)


Des récentes réformations des groupes nineties, celle de Slowdive nous fait extrêmement plaisir. Les mal aimés, et incompris à l'époque, du label d'Alan McGee (Creation) n'ont jamais été, durant leur courte carrière, dans le bon timing pour saisir les lauriers qu'ils méritaient de décrocher… Leur passage à Villette Sonique vient rappeler le talent de ces maitres du shoegaze planant et lumineux…

Et dire que leur leader, Neil Halstead, est passé à l'Espace B en septembre dernier dans une indifférence quasi-générale alors que son talent de songwriter n'a cessé de briller depuis toutes ces années… Avec Souvlaki, Slowdive signa en 93, en pleine période grunge, une album mur du son élégiaque et fascinant… Et torpillé par une critique promptement passée à la mode disto sale et bermuda… En 95, le groupe sort une autre fantastique album : Pygmalion, totalement lunaire… Un disque visionnaire au tempo lent et précurseur d'une vague chill-out electro qui sévira quelques années plus tard…  2 albums qui en 2014 n'ont pas pris une ride et méritent amplement une réhabilitation…

Sur la scène de la Grand Halle de la Villette, la part belle est faite à leur second LP Souvlaki avec pas moins de 5 titres inoubliables. Une "Souvlaki Space Station" habité et tranchant, un "when the sun hits" dont les premières notes furent rugir de plaisir l'assistance et le tube "Alison"… Les débuts ne sont pas oubliés avec le titre éponyme "Slowdive" ou encore "Morningrise"… L'introduction d'une batterie débonnaire sur "Crazy For you" amène la chanson issue de Pygmalion dans une toute autre dimension… surprenant et réjouissant…

On aura vraiment plané durant cette heure et quart de concert grandiose. Et que dire de ce son de guitare massif et chaleureux qui amène l'esprit dans des contrées ensoleillées et radieuses… Indémodable, tout simplement…

A lire également Slowdive en Best Song Ever et Neil Halstead à L'Espace B.

jeudi 5 juin 2014

Arcade Fire au Zénith (3&4/6/14)


C'est affublé par la presse du titre honorifique de meilleur groupe de rock du moment qu'Arcade Fire aborde cette double date au Zénith, sold out en quelques minutes... Malgré l'immense déception suscitée par le dernier album (déception à la hauteur de la vénération passée du groupe en ces pages) on arrive Porte de Pantin avec plein d'espoirs, mais aussi son lot d'interrogations...

Depuis la sortie de The Suburbs, et plus encore avec "Reflektor", les montréalais sont passés du statut de groupe culte indé à celui de mastodonte tête de pont des plus gros festivals... A ce niveau, peu de groupes ont réussi à gérer les immenses attentes placées en eux sans perdre un peu de leur identité. La tentation est grande de se transformer en entertainer grand public et de donner dans le show à l'américaine qui en met plein la vue mais qui perd en émotion ce qu'il gagne en sensationnalisme...

Le dernier LP est définitivement dansant et fait pour la fête. D'où l'idée initiale du groupe de demander à leurs fans de venir déguiser aux spectacles... Les auditeurs récemment conquis par le phénomène Arcade Fire (un buzz infernal et une presse unanime et dithyrambique, ce qui n'est jamais bon signe...) s'y sont prêtés de bonne grâce... Les fans plus anciens, séduits par la folie et la force émotionnelle des montréalais depuis l'inaugural "Funeral" s'y sont moins retrouvés... Et on en fait partie...

Fort heureusement, Win and co ont réussi sur ces 2 soirées à trouver le bon dosage entre nouveautés pétaradantes et titres forts et puissants des 3 premiers opus. Le premier soir fut plus électrique et peut etre plus constant lorsque le second fut plus en dents de scie mais avec des pics de communion, avec leur public, d'un niveau olympien.

Quelques petits changements dans la setlist entre le mardi (Month of May, Rococo, My Body is a Cage, Controversy de Prince,) et le mardi (Laika, Keep the car running, le rare Headlights look like Diamonds, Crown of Love) qui justifient à eux seuls la présence aux deux soirées. Et petit happening qui aura fait le buzz le mardi, la présence des (faux?) Daft Punk (tout de blanc vêtus comme au Grammy Awards) juste avant la pause pour un remix au ralenti de leur tube "Get Lucky"... Drôle et inattendu...

Les titres du premier album restent épiques et toujours aussi attendus par la foule. Power Out, Rebellion, Tunnels, Haiti et l'immense Wake Up... On en a encore des frissons. Neon Bible restera le parent pauvre des setlists du groupe avec seulement 3 chansons par soir dont l'indispensable No Cars Go, sublime le mercredi soir. The Suburbs est présent en bonne position avec le titre éponyme enchaîné avec sa version 2 (Continued), le springsteenien Ready to Start ou le très electro pop 80's Sprawl II... Malgré quelques titres emballants (Reflektor) c'est bien le dernier opus qui fait redescendre un peu la fusée (Orpheus, Flashbulb Eyes, l'horrible Joan of Arc..)

Au final, Arcade Fire s'en sort haut la main! Malgré le gigantisme de leur succès le groupe reste uni et réussit toujours à nouer un lien privilégié avec son public. L'émotion transmise est là, intense, grisante et chavirante à la fois... Bien sûr la naïveté, la candeur et la chaleur des débuts a disparu, mais la sincérité est toujours là et nous touche encore... Un groupe définitivement important...

A lire également Arcade Fire au Zénith en 2011, à Rock en Seine 2010 ou encore en Best Song Ever...


jeudi 22 mai 2014

The Brian Jonestown Massacre au Bataclan (21/5/14)


Assister à un concert du Brian Jonestown Massacre est toujours un grand événement. Après avoir eu la chance de voir Anton, Joel and Co à l'Independent (San Francisco) en 2006, au Bataclan en 2008 et 2010, puis au Trianon il y a 2 ans, c'est une nouvelle fois au Bataclan que le plus culte des vrais groupes indé à décider de présenter son 14ième album "Revelation". On n'aurait manqué ça pour rien au monde...

Une Révélation céleste, c'est bien ce qu'il semble être arrivé à la presse musicale française qui 10 ans après Dig est enfin unanime et dithyrambique au sujet du génial leader du BJM... On a tout de même pas attendu ce 14ième opus pour savoir qu'Anton Newcombe est un immense songwriter!

On le sait, les membres historiques du BJM (Joel, Matt, Rob, Ricky, Frankie "Teardrop") sont peu impliqués dans l'élaboration des récents disques mais sur scène ils incarnent totalement le passé, le présent et le futur de ce combo indémodable et tellement essentiel...

Le son est excellent dans la salle. les voix d'Anton, de Matt et même de Joel sont limpides et parfaitement mises en avant. Le son des guitares est à couper le souffle (4 simultanément sur un paquet de morceaux), les claviers magiques... Après un départ en trombe avec deux classiques (Whoever you are, Who) le BJM expose quelques perles psyché de son nouveau LP et remporte déjà tous les suffrages...

Par rapport aux tournées précédentes, le groupe explore beaucoup plus sa facette downtempo. On passe souvent d'une mélodie cramée envoûtante et planante (Anemone) à des pop song sixties revitalisées avec leurs lots de backing vocals à reprendre à tue-tête (Who, Not if you were the last Dandy on earth)... Tout y passe shogeaze à la sauce Kraut-rock (That Girl Suicide), indie pop song lumineuse (Servo) à un rock endiablé et libérateur (Oh Lord)...

Le concert sonne comme un manifeste, un kaleidoscope jamais démodé d'un groupe toujours au sommet de sa forme en live. Quel plaisir, quelle belle soirée!

A lire également le BJM au Trianon 2012 et au Bataclan 2010 et 2008 ainsi qu'en Best Song Ever : Swallowtail ou dans nos Best Of Concerts 2012 et 2010...

vendredi 16 mai 2014

The Horrors à la Gaite Lyrique (15/5/14)


Le retour de The Horrors à Paris après 2 ans d'absence était très attendu en ces pages... et c'est peu dire... Quelques jours après la sortie de leur 4ième disque "Luminous", les 4 anglais arrivaient à la Gaité Lyrique toujours auréolés dans nos esprits de la 1ère place de notre Top Album 2011... Verdict?

The Horrors aura sorti deux grands disques coup sur coup. Aidé à la production par Geoff Barrow, le groupe sortait en 2009, contre tout attente, un opus synthétisant la rencontre entre Joy Division et My Bloody Valentine... Noir, tendu et brillant, "Primary Colors "(un hommage à The Cure?) avait permis à The Horrors de faire partie des têtes d'affiche... deux ans plus tard, Skying enfonçait le clou en creusant le même sillon mais dans le sens de la lumière cette fois-ci... Résultat : album de l'année pour MRM et 2ième meilleur concert avec leur performance à Rock en Seine la même année... Carton plein...

Le tout récent "Luminous" n'étant dans nos oreilles que depuis quelques jours, il est encore difficile de se faire une opinion définitive... On dira que le groupe tente une musique plus positive et rêveuse... Un album assez linéaire de premier abord (certains diront tout de suite chiant) mais qui ne devrait pas livrer ses vérités au premier venant... Il faudra au pèlerin le temps de se familiariser avec l'oeuvre pour pouvoir y pénétrer pleinement... We'll see...

Alors ce concert me diriez-vous? Au regard de ce qui précède nos attentes étaient si élevées qu'on ressort déçu... Après un bon départ avec des titres phares de "Primary Colors" (le double dip "Sea within a Sea" ou encore le troublant Scarlett Fields") on retombe de notre nuage avec les nouveaux titres dont le son est mal maîtrisé...

On ne sait pas si c'est l'acoustique de la salle qui est difficilement maitrisable ou si c'est juste parce que c'est le tout début de la tournée mais l'ensemble sonne pataud et pas franchement comme The Horrors... La basse dégueule, la batterie est lourde et sans rebond, la voix est peu audible, les synthés et la guitare surgissent par moment en fond sonore...

Certes c'est groovy mais ca ressemble plus à un magma sonore qu'autre chose et du coup on arrive pas à complètement rentrer dans le concert... Grosse déception...

A lire également The Horrors en tête de notre Top Album 2011 et #2 de notre Top Concerts 2011 ou encore à Rock en Seine 2011.