jeudi 25 juillet 2013

Arctic Monkeys au Théatre antique de Vienne (22/7/13)


Depuis la sortie en 2006 de leur premier album, les Arctic Monkeys ont accompli bien du chemin à tel point de se hisser au niveau des groupes de pop rock qui comptent. Leur brillante prestation au Théatre antique de Vienne a définitivement conforté cette assertion.

En pleine tournée des festivals avant la parution tant attendue de leur 5ième LP à la rentrée, les 4 lads se sont arretés à Vienne, 2 ans après avoir convaincu la foule lyonnaise aux Nuits de Fourvière. Petite déception, l'arêne ne fait pas le plein mais est tout de même bien garnie. Les Monkeys démarrent en mode atmosphérique avec leur tout nouveau sombre single "Do I Wanna Know" (doit-on s'attendre à une pop noire pour l'album à paraitre? la face B du 45T, "2013", enfonce le clou en ce sens... Wait and see).

En puisant quasimment à part égale dans leurs 4 disques, Alex Turner and co présentent les différentes facettes de leur groupe. Le coté post-punk juvenile des premiers morceaux (Bet you look good, When the sun goes down, Dancing Shoes) est toujous aussi jubilatoire. La pop vintage et habile du dernier opus n'a pas pris une ride (She's Thunderstorms, Suck it an See), les bruyants et venimeux "Crying Lighning", "Old Yellow Bricks" et "Pretty Visitors" font leur effet et fascinent toujours autant.

On retiendra la version semi-acoustique du superbe "Cornestone", le futur hit à tomber "Mad Sounds", le complexe et jubilatoire "R U Mine" et le classique "505" avec l'intervention naturelle de leur pote Miles Kane qui aura d'ailleurs assuré une bonne prestation en première partie malgré une balance plutot cafouilleuse...

Un groupe définitivement essentiel, une belle soirée! Alex Turner, est sans doute l'un des meilleurs songwriter de sa génération. A lire également les Arctic Monkeys au Zénith, à la Cigale, à Fourvière ou encore à Rock en Seine...

mercredi 24 juillet 2013

Keith Jarrett, Gary Peacock et Jack Dejohnette au Théâtre Antique de Fourvière (19/7/13)


C'est toujours un sacré évènement de voir le trio mythique Jarrett / Peacock / Dejohnette en live. Et c'est encore plus monumental dans le cadre de l'ancestral Théâtre Gallo-Romain perché sur la colline de Fourvière à Lyon. Cerise sur le gateau les 3 maestro fêtent leurs 30 ans de vie commune dans le monde du jazz.

5ième passage aux Nuits de Fourvière (et 4ième auquel on a la chance de pouvoir assister après ceux de 2005, 2008 et 2010). Le trio improvise beaucoup et a en cela besoin de se sentir pleinement connecté. Les 3 comparses imposent ainsi de véritables règles aux spectateurs (pas de photo, de bruit ou de nuisance quelconque) qui doivent être présents pour recevoir l'annonce divine...

C'est vrai que ces contraintes paraissent celles d'un autre temps, mais d'un autre côté, l'oubli de soi engendré par la totale immersion dans la musique enchantée du trio vaut bien l'astreinte disciplinaire imposée. Durant toute la 1ère partie du concert, le mot "Magie" n'aura pas été galvaudé. Par je ne sais quel sortilège prodigué, on se retrouve ensorcelé par ces suites de sons élégiaques. On part dans des contrées d'une rare beauté. La sensation de félicité ressentie n'a pas de prix, vraiment.

Que du bonheur. Et on se souviendra longtemps de ce morceau tout en nuance où l'écoute en contre-champ des chants des oiseaux à la tombée du jour rendait l'atmosphère totalement surréaliste. D'une beauté divine.

Après 25 minutes d'entracte, les 3 lascars réapparurent pour une ultime salve de seulement 25 minutes. Quelque chose s'était cassé et le trio n'était plus dans son élément et a certainement préféré arreter les frais. C'est bien dommage et même rageant. On sort un peu énervé mais la seule évocation des sensations ressenties durant le premier acte suffiront à nous rappeler l'excellence de la soirée.

A lire également le trio en concert à Fourvière en 2008 ou dans un registre similaire Patricia Barber et la Best Song Ever Miles Davis.

jeudi 11 juillet 2013

Seventeen at this time et Venera 4 à l'Espace B (10/7/13)


Belle soirée planante et drone à l'Espace B hier soir avec les prestations remarquées de Seventeen at this Time et Venera 4. De manière plutôt surprenante c'est le jeune quatuor parisien shoegaze Venera 4 qui tient la tête d'affiche alors que les plus experimentés Seventeen at this time leur ouvre la voie.

On avait découvert le groupe de Frédéric Engel Lenoir l'année dernière lors d'une soirée à l'International alors qu'ils jouaient avec leurs condisciples les Dead Mantra, deux formations signées sur l'excellent label indé Cranes Records. On avait été bluffé pour l'occasion et on se demande encore pourquoi ils n'étaient pas les têtes d'affiche de la soirée.

Les retrouver en focus de la fameuse rubrique Forum de MAGIC en mai (soit un mois avant Chinese Robots) pour la sortie de leur premier LP (Tokkoubana) ne fut pas une surprise, loin de là! Le duo (en trio sur scène) joue une musique dark et vénéneuse qui puise son inspiration dans la cold wave des années 80 mais y incorpore une bonne dose de shoegaze qui donne un tout ultra planant.

Ca sonne de manière vraiment moderne et c'est en cela que réside leur talent. On se laisse porter par le son et on se prend à rêver d'un The Cure inspiré qui aurait compris le mouvement shoegaze à l'aube des nineties. Juste après Disintegration ca aurait eu de la gueule non?

Sur la scène de l'Espace B, Seventeen at this time rate quelque peu son entrée. La faute à une balance en retour défectueuse, les deux premiers morceaux sonnent un peu bouillis, mais les choses reviennent vite à la normal et les 3 parisiens nous entrainent dans leur univers fascinant et brulant. Un joli concert.

On enchaine ensuite avec la découverte de la soirée, le quatuor mixte Venera 4. On les a découvert hier soir. On ne savait pas grand chose d'eux à part qu'ils devraient sortir un premier vinyle via les estimables RPUT à la rentrée? Après une vingtaine de minutes de galères techniques pour faire marcher la boite à rythmes, le concert peut enfin débuter.

Tout comme leurs acolytes de Seventeen at This Time, les Venera 4 n'ont pas de batteur et utilisent les beats digitales pour soutenir leur shoegaze racé et noisy. Ca a toujours quelque chose d'assez fascinant de voir des jeunes pousses qui s'approprient complètement une scène qu'ils n'ont absolument pas connu. Car ici le meilleur du shoegaze des années 90 est présent : Jazzmaster sous Big Muff et Delay à fond les potards, une basse groovy dictant le rythme du morceau et des voix féminines qui se fondent dans le magma sonore en fusion environnant.

On aura adoré la moue à la fois boudeuse et lancinante de la chanteuse. Totalement dans l'esprit. Un groupe dont on aura plaisir à suivre les premiers pas discographiques... Et pour le live, l'apport d'un batteur et l'emploi d'ampli moins miniatures pourraient leur donner une autre dimension... Affaire à suivre.

A lire également, les maitres du genre : Ride, My Bloody Valentine pour le shoegaze ou Joy Division et Cure pour la cold wave...

dimanche 7 juillet 2013

Atoms For Peace au Zénith (6/7/13)


C'est toujours un immense plaisir de voir Thom Yorke sur scène. Accompagné au Zénith de Paris par Flea (bassiste des Red Hot Chili Peppers) et Nigel Godrich notamment, pour le projet electro rock Atoms for Peace, le leader de Radiohead aura irradié la salle de sa présence céleste.

Ce qui frappe littéralement c'est la richesse de l'univers musical que nous présente Yorke and Co. Autant sur disque, Atoms For Peace sonne minimaliste, autant en live l'énergie est extatique et lorgnant souvent du coté d'une transe tantôt électronique et épileptique, tantôt psychédélique mais toujours planante... 

On part dans un voyage musical passionnant, très moderne et inventif. C'est étonnant de voir que cette musique pas très facile d'accès puisse rassembler un si large public. Il faut dire que la voix inimitable de Thom Yorke vient adoucir le coté anguleux et froid des béats dark et industriels. La basse sourde et groovy de Flea apporte énormément au son du groupe. Les claviers de Nigel Godrich, souvent enfantins à la façon des grands Boards of Canada, amènent ce versant planant et rêveur. Les deux percussionnistes rajoutent la couche implacable et puissante des rythmiques.

Au final, plus de 1h30 de concert, 2 rappels et beaucoup de joie partagée. Sans surprise, on aura eu droit à des titres puisés dans l'album d'Atoms For Peace et celui solo de Thom de Yorke (The Eraser). Le premier rappel nous aura permis d'entendre la rareté "Rabbit in your Headlight", la fameuse chanson du projet Unkle (Dj Shadow, James Lavelle) auquel participa Yorke en 98 et une inattendue Face B de Radiohead : Paperbag Writer (époque "Hail to the Thief").

Un très bon concert. Décidément, tout ce que touche Thom Yorke se transforme en or...

A lire également Radiohead à Bercy en 2012 et 2008, Best Song Ever ou The King of Limbs...