mercredi 30 mai 2012

Soundgarden au Zénith de Paris (29/5/12)


Après Pavement il y a 2 ans, c’est au tour d’un autre groupe culte des années 90 de se reformer. Les pionniers de la scène de Seattle, Soundgarden, sont de retour sur scène et bientôt sur disque (nouvel album prévu pour l’automne). Passage au Zénith de Paris hier soir dans le cadre d’une tournée européenne faisant suite aux quelques concerts donnés en 2010 (Chicago notamment)…

La mythique formation de Chris Cornell, Kim Thayil, Ben Shepherd et Matt Cameron aura marqué de son empreinte le mouvement pre-grunge (avec Mudhoney  ou encore les Melvins ils ont contribué à l’essor de cette scène qui engendra le phénomène que l’on connaît…). Reconnus pour leur intégrité indéfectible à l’époque, les Soundgarden en auront fait frémir plus d’un à l’annonce de la reformation du groupe il y a 2 ans… Chris Cornell, icône absolue au détour des nineties aura perdu de son aura dans les années 2000 en servant une soupe mainstream horrible au sein de Audioslave… Thayil et Shepherd auront disparu de la circulation tandis que Cameron aura sommeillé derrière les fûts des anciens de Pearl Jam

Qu’attendre donc d’un groupe qu’on a tant aimé il y a plus de 15 ans et qui représentait à l’époque un idéal de non compromission et de passion ? Le prix des places fait frémir (50 Euros minimum) et fait plutôt penser à une tournée lucrative à la Rolling Stones… On se rend donc fébrile Porte de Pantin avec l’excitation de redécouvrir live nombreuses fabuleuses chansons et la peur d’une déception annoncée…

Tenter de rallumer la flamme d’un passé exaltant est chose périlleuse… Si la lanterne s’allume, la magie opère… Et si les brindilles ne prennent pas, amertume et ennui ne peuvent que se répandre…

Dans un Zénith qui n’a pas fait le plein, On est d’abord ébahi devant la prestation dantesque de Cameron derrière ses fûts… On avait oublié combien il avait pu être un batteur monumental au sein de Soundgarden… Ses rythmiques tribales sur Spoonman ou Jesus Christ Pose sont phénoménales… Et que dire de ses solos alambiquées et si caractéristiques dont Thayil a le secret : un must… La grande force du Soundgarden 90 était la  voix puissante et racée de Cornell… et malheureusement l’homme a vieilli et à bientôt 50 ans il chante un ou deux octaves au dessus et avec une voix plutôt éraillée… On mettra quelques chansons à s’adapter à cette nouvelle donne.

Au final on sera passé par des moments de lassitude incongrue (les morceaux de Down on the Upside et un son souvent exécrable) et des moments de ferveur et d’intensité qui nous auront fait revivre quelques instants d’émotion pure : Spoonman, Outshined, The Day I tried to live, Jesus Christ Pose, Fell on Black Days, Slaves & Bulldozers auront été grands… Et surtout ce final 4th ofJuly (une de nos Best Song Ever) aura ravivé la flamme incandescente de 94…

Il y aura eu à boire et à manger dans cette prestation parisienne de Soundgarden mais on préfère garder en mémoire les morceaux choisis d’une soirée particulière on l’on aura voulu laisser de côté toute nostalgie passéiste…

A lire également, Best Song Ever : 4th of July et HungerStrike (Temple of the Dog)

mercredi 23 mai 2012

Overhead innove pour permettre la promotion de "Death by Monkees"

Le groupe de Nicolas Leroux, Overhead, continue son petit bonhomme de chemin en toute indépendance. Après la sortie récente du EP digital "Facing the Grim" dont on a pu déguster quelques titres live à la Clef ou tout récemment au Divan du Monde, Overhead prépare la sortie de son 3ième LP, le bien nommé "Death by Monkees", prévu pour la rentrée.

Limité dans ses ressources pécuniaires, bien que soutenu par le label indé "Further Music" et distribué par Harmonia Mundi, Overhead cherche à obtenir les moyens de pouvoir promouvoir à sa juste valeur la sortie de ce grand disque qu'est "Death By Monkees".

Dans une volonté farouche de pure indépendance, Nico & Co font appel à leurs fans et autres admirateurs zélés pour leur permettre de défendre ce 3ième album. Par le biais du site Kiss Kiss Bank Bank, des donations de 10 à 300€ ouvrent le droit à des contreparties allant du téléchargement d'un EP à des places VIP de concert jusqu'à une séance d'enregistrement dans le studio de Nicolas Leroux.

L'objectif étant au final de récolter 2500€ pour la promo du disque où comment se faire du bien en leur faisant du bien...

Une initiative indé qui mérite d'être soutenue car ce groupe possède un talent fou... Ecoutez et rendez vous compte par vous même en surfant sur overhead.fr et RDV sur Kiss Kiss Bank Bank pour soutenir ce projet!

A lire également, Overhead au Divan du Monde, à la Clef St Germain et Best Song Ever : Talk Real.

dimanche 6 mai 2012

Ryan Adams à la Cigale (4/5/12)

Ça devient vraiment tendance de commencer sa tournée de promo par la capitale française pour y revenir quelques mois plus tard pour enfoncer le clou. Après Noel Gallagher ou St Vincent, voilà donc Ryan Adams de retour à Paris, cette fois-ci à la Cigale après son passage au Trianon en novembre.

Dans cette magnifique salle parisienne chauffée à blanc par un vrai public de fans du songwriter américain, Adams arrive seul sur scène pour nous jouer un set acoustique captivant  dont il a le secret. Dans un tel dénuement, ses magnifiques mélodies se révèlent pleinement. Sa voix chaude, émotive et puissante ensorcèle.

Le set-list diffère peu du concert au Trianon mais qu'importe, le plaisir et la joie de partager cette soirée intimiste l'emporte sur toute autre considération.

Ryan Adams est définitivement un artiste protéiforme au talent rare. Capable de briller dans de multiples registres, comme le confirme l'achat au stand de merchandising du très difficile à dénicher Vinyle 33 Tours Orion (édité par son propre label Pax-Am), sur lequel Adams s'essaie au Heavy Metal dans un strip sci-fi assez surprenant... Bluffant!

A lire également, Ryan Adams au Trianon, Best Song Ever : World War 23 et Best of albums 2011

samedi 5 mai 2012

The Dandy Warhols à l'Olympia (29/4/12)


Les Dandy Warhols sont descendus ce dimanche 29 avril à Paris histoire de soutenir leur dernier album 'This Machine' sorti quelques jours auparavant,  mais surtout pour remettre en jeu leur statut de formation majeure des années 2000...

Souvenez-vous en 1997 à la sortie de ’Come Down’ (officiellement second album du groupe, même si le premier est passé relativement inaperçu, en France tout du moins) les articles de presse sont dithyrambiques et Rolling Stones annonce que le meilleur groupe anglais du moment vient de Portland USA. Stupeur et consternation au sein de la scène rock anglaise, à peine remise du déclin de sa fameuse brit pop dont à l’époque Oasis et surtout Blur sont les uniques rescapés, et qui doit de plus faire face à une déferlante électronique (rappelons que cela se passe plusieurs années avant le retour des groupes à guitares, converse et amplis vintages sur le devant de la scène internationale).

Les Dandys arrivent donc à point nommé pour reprendre le flambeau d’une pop psychédélique,  laissée quelques années auparavant par My Bloody Valentine, Ride, Charlatans et autres Stone Roses.   Le troisième album ‘Thirteen Tales from Urban Bohemia’ enfonce le clou en s’appuyant une fois de plus sur cette recette alternant power pop et transe velvetienne. Le groupe culmine alors au sommet de son art. Le hic c’est que déjà à cette époque la personnalité du frontman ‘beau gosse’ Courtney Taylor commence à alimenter les forums, préfigurant l’épisode du film  ‘DIG’ (sorti en 2004). 

Le groupe fait l’objet d’une réelle cabale, le film concluant, documents live et backstage à l’appui, que leur rivaux (amis ?) du Brian Jonestown Massacre sont les vrais hérauts rock n roll de l’affaire, et que les Dandys ne sont qu’une bande de poseurs, vampirisant l’essence créative de leurs confrères,  uniquement attirés par le box office et les unes des magazines branchés . Il faudra attendre plusieurs années et un changement de label pour que Taylor et ses acolytes regagnent un semblant de crédibilité, sans jamais, il faut bien l’avouer retrouver l’aura des débuts.

Alors qu’une majorité de formations aurait sans doute jeté l’éponge, les Dandy Warhols font profil bas et continuent de tracer leur route tranquillement, loin des frasques géniales mais incontrôlables et parfois obscures du BJM.
Le concert de l’Olympia commence très fort :  ‘Mohamed’, ’Be In’,  ‘Good Morning’, ‘Not if you were the last junkie on earth’, ‘Godless’  tous les brulots de la grande époque sont joués en introduction, public en émoi, formidable travail sur le son, la soirée s’annonce mémorable.  

Des extraits du nouvel album sont intercalés entre 2 classiques, ce qui logiquement altère un peu l’excitation ambiante, mais dès que le groupe rebondit sur un ‘Bohemian like you’, ‘Get off’, ‘Horse pill’, ‘We used to be friends’ ou encore le très shoegaze ‘I Love You’, les murs de la salle se remettent à trembler sous les intonations d’un public totalement acquis à la chose.  A noter une reprise plutôt dispensable de ‘Every day should be a holiday’ (morceau repéré à l’époque sur la BO de Mary à tout prix !) par Courtney Taylor seul sur scène. Le rappel tarde à venir (une partie du public semble avoir déjà quitté l’Olympia) et le groupe revient sur scène pour interpréter un ‘Boys better’ d’anthologie, morceau qui reste à ce jour leur plus belle création.

Même si l’écoute de ‘This machine’ peut laisser certains fans sur leur faim, il faut reconnaitre qu’au fil des albums les Dandy Warhols continuent, au grand dam de leurs détracteurs, de se forger une solide discographie leur permettant d’assurer de brillants shows,  dont celui de ce soir fut sans doute un des plus beaux exemples vécus par le public parisien.

Romain T, MRM Crew

jeudi 3 mai 2012

Overhead au Divan du Monde (2/5/12)

Pas facile de faire un concert un soir de débat de l'entre deux tours d'une présidentielle... Et encore moins entre deux ponts du mois de mai... Tel est le défi auquel à du faire face Overhead pour son retour dans la capitale après avoir brisé un silence de 8 années à la Clef St Germain en mars dernier...

Audience plus que clairsemée mais brillante prestation de la part de l'un des tous meilleurs groupes de rock made in France. L'élégance et le charisme, la voix subtile et puissante de Nicolas Leroux auront encore fait des ravages. Ne manque plus que l'attention d'un public qui ne pourra que succomber face à tant de bravoure et de talent indie rock.

Comme à la Clef St Germain, il faut 2 titres au combo pour se roder et commencer à larguer les amarres... Et comme par hasard c'est une nouvelle fois sur "Justice for my Enemy" et ses envolées vocales haletantes que le show décolle (it makes you wonder the reasons for your rage...). Groove, chaleur et originalité, tout y est... Que dire encore de "My Moon Resort" qui permet à Nicolas Leroux de montrer l'étendue de ses talents vocaux... Tout comme le sublime "The Destroyer", encore meilleur en live que sur disque...

Petite déception avec "NWO" entamé trop dans le concert et donc pendant cette petite période de rodage de 2 chansons... Mais avec un "Other dissidents" relevé, un "In a Hundred Years" toujours aussi surpuissant ainsi que le phénoménal et culte "Talk Real" pour finir, on aura eu notre dose de frissons et de chansons indie incontournables.

On attend avec impatience de pouvoir entendre en live "Dead Man Walking" (la pop song renversante de l'album "Death by Monkees" à sortir à la rentrée) "Hit it in the wild" ou encore "Facing the Grim" (du même nom que le EP digital sorti le 23 avril)...

A lire également Overhead à la Clef St Germain, Best Song Ever "Talk Real" et à découvrir une production récente de Nicolas Leroux : Moslyve.