mardi 25 octobre 2011

dEUS au Trianon de Paris (24/10/11)

Le groupe emblématique du rock indé made in Belgium des années 90 est venu promouvoir la sortie de leur 6ième album « Keep you close » au Trianon de Paris. Après un très décevant « Vantage Point » en 2007 qui faisait suite au très réussi Pocket Revolution, album de la reformation datant de 2005, dEUS nous a concocté un disque très mélodique, oscillant entre envolées pop et punch rock. Un album de très bon facture qui se laisse écouter tranquillement.

Devrait-on parler d’album de la maturité comme le ferait le plus expérimenté des rock critics pour dénoncer sans le dire la disparition de la folie sous jacente des anversois des débuts qui permettait à chaque morceau de nous surprendre en partant en vrille sans crier gare au moment le plus opportun…

C’est bien le bémol que l’on pourrait soulever pour parler du groupe de Tom Barman. Comme le récent LP, le concert est maitrisé, totalement sous contrôle. C’est plutôt plaisant et il faut attendre le monument Instant Streets et sa seconde partie déchainée pour retrouver le dEUS que l’on aime et que le Trianon attendait pour s’embraser !

A partir de ce morceau, le concert décolle enfin, le public rugit et le groupe semble se libérer. Le final dantesque avec le phénoménal Bad Timing, avec ses montées de guitares hypnotiques puis rageuses, clôt un set enlevé… Mais là encore, c’est le rappel qui emportera la mise car dEUS ne puisera que dans ses trois albums fondateurs des nineties…

Et nous revoilà replongé dans le meilleur du rock indé de l’époque. Guitares extatiques et crades, beats electro, mélodies folles et distordues au violon. On rentre dans un monde de douce folie où l’inattendu règne en maitre. Le vrai dEUS ex-Machina est de retour, enfin ! On avait tellement peur de ne plus le retrouver…

mercredi 19 octobre 2011

New Order au Bataclan (18/10/11)

Divine surprise que cette reformation du groupe mythique de Manchester qui, au cours des années 80, aura révolutionné le rock en lui insufflant une dose racée d’électro à la sauce pop. Pour deux dates exceptionnelles à Bruxelles et au Bataclan de Paris, New Order s’est reformé pour recueillir des fonds en faveur de leur ami Michael Shamberg (auteur de clips pour le groupe) atteint d’une grave maladie.

C’est sans Peter Hook, parti fâché (et sur la route pour brillamment rejouer du Joy Division), que les deux autres membres originaires de New Order, Bernard Summner et Stephen Morris, se sont retrouvés pour le plus grand bonheur des fans. Il va sans dire que ce concert était l’évènement de cet automne à ne maquer sous aucun prétexte. Une fois n’est pas coutume, les heureux possesseurs de billets devaient se munir de leur carte d’identité pour pouvoir pénétrer dans l’enceinte du Bataclan. A l’intérieur, la fournaise habituelle à la limite du tolérable (on se souviendra longtemps du coup de gueule de Jack White en ces lieux) et une impatience partagée par tout un peuple d’enfin retrouver les cultes anglais.

Avec une carrière aussi exemplaire parsemée de titres monumentaux, on devine l’excitation euphorisante qui a du gagner le groupe au moment du choix de la set-list… Et ca démarre de façon lunaire et élégante pour nous envoyer en orbite géostationnaire d’entrée avec le magnifique Elegia… Du lourd de suite pour enchainer avec un virulent Crystal, voyant Summner se dandinant furieusement, un Regret de toute beauté puis un Ceremony des grands jours.

Le son typique et classieux de New Order est bien là, la basse autrefois tenue par Peter Hook retentit de ses soli de medium si particuliers et ayant gravé les tables de la loi new wave. La voix de Summner, presque chancelante au début se revigore tout au long du show. Quel bonheur de pouvoir réentendre en live autant de morceaux mythiques qui auront marqué leur époque.

Le final restera un moment de bravoure et d’extase inoubliable, le concert se terminant avec un Temptation débridé repris en chœur par un public conquis et au bord de l’asphyxie… Et que dire de ce rappel d’un autre temps avec le culte et insurpassable Blue Monday, étiré en longueur et tellement prenant et le beau cadeau final avec le rare et définitif Love will tear us apart qui conclut également les prestations live de Peter Hook. La boucle est bouclée…

La setlist : Elegia, Crystal, Regret, Ceremony Age Of Consent, Love Vigilantes, Krafty, 1963, Bizarre Love Triangle, True Faith, 586, The Perfect Kiss, Temptation rappel : Blue Monday, Love Will Tear Us Apart

samedi 8 octobre 2011

Best Song Ever (épisode 78) : Nutshell par Alice In Chains

Notre quête de l'absolu nous mène aujourd'hui à la recherche de l'émotion pure, de cette sensation rare et précieuse qui vous retourne et vous met dans tous vos états. Ce sommet d'intensité, Layne Staley savait nous y emmener. Il a tellement touché du doigt cette félicité incandescente qu'il s'en ait brûlé les ailes, tel un Icare des temps modernes il a ensuite plongé dans les abysses de la dépression pour disparaître un soir d'avril, il y a presque 10 ans... Quel gâchis!

Avec Nutshell et plus encore le EP "Jar of Flies" Staley et ses complices d'Alice in Chains prouvaient qu'ils ne savaient pas qu'écrire de brillants brûlots inventifs et percutants mais qu'ils possédaient tout simplement ce talent rare d'écrire de magnifiques chansons.

Nutshell vous prend à la gorge dès les premières notes. La voix de Layne est troublante, intense, belle et envoûtante. La guitare de Jerry Cantrell aérienne, plaintive et se met au diapason émotionnel du lead singer...

A chaque écoute, ce titre vous donne des frissons!!! Il n'y a rien à dire d'autre que de se laisser porter... Une song inoubliable!!!

On notera une très belle reprise de Ryan Adams tout récemment divulguée en bonus (via le site de son label Pax AM) de son nouvel opus : Ashes & Fire...