dimanche 29 mai 2011

Thurston Moore à la Villette (28/5/11)

L'immense leader de Sonic Youth, Thurston Moore, nous a fait l'honneur de venir défendre à Paris son troisième effort solo 'Demolished Thoughts' récemment produit par Beck, et ce dans le cadre du festival Villette Sonique 2011.

La soirée commence avec Half Japanese, qui envoie une sorte de pub rock expérimental... Pas vraiment convainquant. Suit le Glenn Branca Ensemble pour sa première apparition parisienne depuis des lustres. Le Compositeur et chef d'orchestre New-yorkais avant-gardiste mène un ensemble composé de 4 guitares, une basse et une batterie (on rappellera pour mémoire que Thurston et Lee Ranaldo ont fait brièvement partie de la troupe avant de former Sonic Youth)... Et pendant une heure on a droit à une stupéfiante prestation : un concert pour guitares : expérimental, bruitiste, monumental et apocalyptique par moments...

Après une attente assez longue, Thurston débarque enfin sur scène peu avant 23 heures avec ses 4 musiciens (harpe, guitare sèche, violon, batterie). En solo, Thurston a démarré une incroyable quête acoustique avec Trees outside the Academy en 2007, Demolished Thoughts poursuit dans cette veine loin des attentats sonores de son groupe légendaire et disons le tout simplement : c'est une expérience sublime.

En composant sur guitare folk ou 12 cordes et en saupoudrant le tout d'arrangements de violons et de harpes, Thurston nous fascine par un talent de mélodiste hors pair. La production du génial Beck apporte une chaleur et une touche arty essentielle... Et sur scène, ce n'est que du bonheur de se plonger en live dans ces labyrinthes mélodiques enchanteurs... Un voyage passionnant et passionné d'un Artiste fabuleux et indispensable...

mardi 24 mai 2011

Queens of The Stone Age à l'Olympia (23/5/11)

Evènement Olympien avec le passage à Paris des Rois du Désert emmenés par leur charismatique leader homme à tout faire : Josh Homme. C'est en moins de 16 minutes que l'ensemble des places pour ce concert à l'Olympia avaient trouvé preneur lors de leur mise en vente... C'est peu dire donc que le show était attendu et désiré par une cohorte de fans tout heureux de voir le groupe rejouer en live l'intégralité de leur premier album séminal sobrement intitulé Queens of The Stone Age.

Premier album post Kyuss, ce LP sorti en 98 (à l'époque vendu à quelques milliers d'exemplaires aux USA) confirmait le chemin Stoner Rocker pris par Josh Homme avec son groupe originel et mythique mais il venait ajouter grâce et influence pop à l'ensemble plombé, heavy et psyché... un coup de maître et une vision originale qui atteindra la maturité avec Rated R et le Classique Album Songs for the Deaf...

Peu de surprises donc à l'Olympia avec l'intégral du premier album rejoué de A à Z avec un titre bonus : The Bronze (issu du split Ep avec Beaver datant de 98) et You can't quit me Baby placé en fin de set. Ce ne fut que du bonheur de ré-entendre live ce grand disque à la fois lourd et mélodique, furieux et brillant... Une énergie brute communicative et un joie bien palpable de jouer dans cette salle mythique de l'Olympia...

En comparaison avec ce show puissant et salvateur, le rappel fera pâle figure dans un premier temps avec un choix de morceaux plutôt faibles dans un répertoire qui recèle pourtant nombre de perles insurpassables... Avec Monster in your parasol, et surtout les petits Turn on the Screw et Into the Hallow... Après un Make it with Chu sympathique, le concert redécolle avec l'énorme Little Sister...

Et l'incroyable se produisit! Une second rappel infernal et jouissif avec Go with the Flow, No One Knows et Song for the Dead... Un enchaînement fantastique de chansons impériales et immenses... Juste pour ce final coup de massue il fallait être présent à l'Olympia hier soir!!! Une claque finale qui nous laissera sonné un bon moment!

samedi 21 mai 2011

Explosions in the Sky au Bataclan (20/5/11)

Quelle période magnifique! En quelques semaines, les fans de post-rock vont pouvoir applaudir à Paris le meilleur de cette scène internationale. Avant les écossais de Mogwai (le 4 juillet aux Folies Bergère) et les japonais de Mono (le 5 juin à la Machine du Moulin Rouge) ce sont les américains d'Explosions in the Sky qui sont passés par Paris pour défendre leur dernier effort discographique : Take Care, Take Care, Take Care.

4 années d'attente interminable entre le dernier LP magnifique (All of a sudden I miss everyone) et ce successeur tant désiré. Depuis 1999, Le groupe d'Austin représente la face lumineuse du mouvement post-rock noisy pop. Si Mogwai et Mono, les deux autres fers de lance, savent à merveille explorer les plus grandes abysses de noirceur pour ensuite nous transporter en pleine lumière incandescente, Explosions in the Sky aura toujours tenté de survoler en haute altitude ces chemins de traverse pour nous blottir au plus près de la chaleur des étoiles...

Le show débute par un petit discours lu en français dans le texte par le guitariste Munaf Rayani. L'effort est apprécié par un public fervent... Et la phrase de conclusion sonne comme une invitation au voyage : "Nous sommes les explosions dans le ciel". Rarement un groupe n'aura si bien porté son nom. Participer à un concert du combo d'Austin c'est l'assurance de voir son esprit s'élever! A force de mélodies cristallines tournoyantes et enchanteresses, le groupe vous embarque dans son tourbillon sonore qui à tout moment menace de vous propulser, à toute allure, la tête dans les étoiles...

Un voyage inoubliable! Maintenant au tour de Mono et de Mogwai!

jeudi 19 mai 2011

Best Song Ever (épisode 77): New Paths to Helicon Pt1 par Mogwai

Notre quête de la Best Song Ever nous mène irrémédiablement vers le chef d'oeuvre du merveilleux combo de Glasgow : Mogwai. Étiquetés post-rock, noisy et indie-rock, les écossais n'auront eu de cesse depuis 1995 de proposer une musique ambitieuse, essentiellement instrumentale et explorant la quintessence de l’énergie électrique de la six cordes.

Sorti en février 97 sous forme de 45 tours limité à 3000 copies (ayant pour face B New Paths to Helicon Pt2), ce morceau de bravoure synthétise l'essence même du groupe : une composition élégante, classieuse et élégiaque... Un pur moment de bonheur.

Le morceau démarre de manière subtile et raffinée par quelques harmonies avant qu'une paisible et envoûtante ligne de basse ne vienne bercer l'auditeur. Surgissent alors la batterie et quelques strates de guitares stratosphériques qui vous embarquent tout au long de ce nouveau chemin vers Helicon. Le voyage est exaltant, magnifique et passionné. On se sent apaisé, on se laisse happer par la chaleur de l'environnement... Et là, contre toute attente, le turbo est enclenché, la vitesse s'accélère et le voyageur est transporté à la vitesse de la lumière par le son d'une guitare distordue, noisy et d'une rondeur bienveillante... Une propulsion vers l'extase... Avant la descente tout en douceur...

Un sublime voyage devenu l'un des sommets de leurs concerts abrasifs. A voir sur youtube. A lire également, Mogwai au Trianon de Paris.

vendredi 6 mai 2011

Best Song Ever (épisode 76) : Loaded par Primal Scream

Loaded ou la chanson avec laquelle le tsunami acid house rock teinté d'ecstasy a déferlé sur l'Angleterre puis le monde entier au tout début des années 90. Une véritable révolution initiée par Primal Scream et qui est arrivée presque par hasard... Comme souvent...

Andrew Weatherall, alors journaliste pigiste pour le NME, est envoyé faire un live report du groupe de Bobby Gillespie fin 89. Le combo est alors au bord du gouffre mais contre toutes attentes Weatherall apprécie ce qu'il entend et devient même ami avec les musiciens... DJ à ses heures perdues, il entreprend de remixer l'un de ses morceaux préférés du second album de Primal Scream : 'I'm losing more than I'll ever have'. Sur une idée du groupe, il introduit le morceau par un monologue de Peter Fonda extrait du film The Wild Angels et renomme le tout loaded dans un hommage non dissimulé à la génération ecstasy qui s'éclate depuis peu sur les dancefloors britanniques.

Weatherall réinvente complètement le son du groupe qui devient un mélange improbable et inédit de guitares, de dub, de rythmiques électro planantes et de piano acidulé... Une tuerie qui s'impose instantanément. Le disque sort en février 1990 et s'écoule à 100 000 exemplaires en quelques semaines. Il confère une aura nouvelle à Primal Scream qui se voit introniser leader de la génération acid house!

Avec les royalties Primal Scream investira dans de l'équipement d'un studio où ils passeront la plupart de l'année 90 a élaboré le fantastique et légendaire Screamadelica qui vient tout juste d'être ré-édité en édition luxueuse (et hors de prix) pour fêter ses 20 ans... Moins Dieu 20 ans... Et dans quelques semaines on fêtera les 20 ans de Nervermind mais aussi de Loveless ou encore du Black album... Tout ça ne nous rajeunit pas...